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QUESTIONS SCIENTIFIQUES

VERS L'OPTIMISME
PAR LA PHYSIOLOGIE


Études sur la nature humaine. — Essai de philosophie optimiste, par E. Metchnikoff, Paris, Masson, 1903.


Le nouveau livre de M. Metchnikoff n’est pas de ceux qui puissent rester indifférons, même au grand public. Vainement, dans sa préface, l’auteur déclare expressément qu’il ne s’adresse qu’à des lecteurs préparés et surtout à des biologistes ; ses opinions et ses doctrines sortent de ce cercle étroit. — Il y a sans doute, dans cette œuvre singulièrement originale, bien des choses à glaner pour un biologiste de profession, et c’est à celles-là que nous accorderons surtout notre attention ; mais c’est un problème d’un intérêt plus universel qui y est agité : c’est, sous une nouvelle forme, l’éternel conflit de la Science, de la Religion et de la Philosophie.

M. Metchnikoff est un esprit vigoureux et informé. Il jouit d’une autorité scientifique incontestée. Il se l’est acquise par un long labeur et par des découvertes importantes dans l’ordre biologique. Il est le créateur de la doctrine de la phagocytose, et il en a déduit une théorie de l’immunité qu’il défend avec ardeur et non sans succès contre les dissidens. Son érudition est étendue ; il n’ignore rien de ce que produisent l’Allemagne, la Russie, ou