Adieu, car depuis si peu de temps que vous m’avez quitté, je n’ai réellement rien à vous dire ; je vous recommande seulement de ne pas vous considérer à Randan comme un écolier échappé, plutôt que comme un prince obligé à faire quelques frais. Vous verrez beaucoup de monde, et force gens qui vous jugeront sur un mot, sur un geste. Vous êtes un des adjudans de Madame la Princesse Adélaïde, aux heures de représentation ; ne l’oubliez pas. Et après cela, amusez-vous bien, car c’est encore un des privilèges de votre âge, si ce n’est guère celui de votre rang.
Tout à vous de cœur.
26 septembre 1838.
Je vous remercie de votre souvenir, mon cher Prince, je ne sais que par vous, et surtout par M. De Latour, ce qui vous arrive, car je vais très peu au salon et je dîne en ville tous les jours. La Reine me croit sans doute bien informé, et de fait, mon cher collègue m’a donné tous les détails désirables sur votre séjour là-bas. Je vous sais un gré infini de tout le bien qu’il m’a écrit de vous, et de tout le succès que vous avez en Auvergne. N’oubliez pas que vous êtes condamné, par l’élévation même où la Révolution de Juillet vous a placé, à avoir toujours du succès. Il ne faut pas qu’un Prince manque son entrée dans le monde ; vous jouez un rôle, mais le plus noble et le plus grand de tous…
Je n’ai pas bougé d’ici… J’ai intérêt à y rester pour surveiller les mouvemens du collège : nous avons été menacés d’avoir un intrus sans nom et sans valeur…
Alger, 24 avril 1840.
Mon bien cher Prince,
Je vous envoie vos lettres de France : vos journaux suivront, et vous ne les aurez probablement que demain, car ils n’auraient pu être transportés par l’estafette du maréchal. Je ne vous adresse que les Débats ; le Prince, votre frère, vous prêtera les autres, si le cœur vous en dit, et je pense que vous me pardonnerez d’avoir retenu ici, pour charmer ma solitude, le Courrier et la Presse, qui vous appartiennent.
Vous avez dû recevoir directement, par Rumigny, la longue-vue que vous m’aviez fait demander ; je désire qu’elle vous serve