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entre les charges ou coulées. Pour tout le reste, la journée est de dix heures : repos et repas de huit heures à huit heures et demie et de onze heures et demie à une heure (je suppose qu’on doit l’entendre comme à l’usine A, où il s’agit, en ce cas, de dix heures de travail effectif, sur une journée fixée en principe à douze heures, mais dont on déduit, en deux fois, deux heures pour les repas, qui se prennent au dehors).

La brève notice de l’usine C dit simplement : « Les fondeurs de l’aciérie, les machinistes, les lamineurs, les chauffeurs font douze heures. Les puddleurs font huit heures. Les autres ouvriers font dix heures. Les ouvriers qui font dix heures ont un repos d’une heure et demie, de onze heures à midi et demi. Le travail est continu de jour et de nuit pour l’aciérie (deux postes de douze heures) et pour le puddlage (trois postes de huit heures).

L’usine B et l’usine C, comme l’usine A, ne travaillent pas le dimanche. Les feux sont éteints ou couverts. Sur l’emploi du repos hebdomadaire, une de ces usines fournit ce « renseignement de moralité » : — « Le repos du dimanche est généralement employé par nos ouvriers aux réunions de famille, promenades extérieures, etc. Ils ne se livrent guère aux jeux de hasard et d’argent, fréquentent quelque peu le cabaret, mais ne peuvent cependant, d’une façon générale, être considérés comme enclins à l’intempérance. Le sentiment de l’épargne est assez développé chez la plupart d’entre eux. »

D’ailleurs, enfin, on nous répond, et nous l’ajoutons pour comparaison : « Dans les chantiers à feu continu, douze heures de présence, coupées par des repos d’au moins deux heures au total ; chantiers de jour seulement : dix heures de présence. Le repos du dimanche est rigoureusement observé, sauf pour le service des hauts fourneaux, qui ne peut jamais s’arrêter, mais où l’organisation du travail permet pourtant à l’ouvrier de se reposer au moins un dimanche sur deux. Ce repos est employé en premier lieu à la culture du petit jardin qu’ont tous les ouvriers, ensuite à la promenade ou aux jeux sportifs. »

En somme, et quelques exceptions faites, hauts fourneaux d’une part, et, de l’autre, ateliers à feu continu, la durée de la journée de travail dans la métallurgie paraît pouvoir être déterminée par cette formule : douze heures de présence, dix heures de travail effectif, deux heures de repos quotidien, repos