hebdomadaire du samedi soir au lundi matin. Quant à l’organisation du travail, ou, pour ne rien grossir, quant à sa marche, la formule est : pour les hauts fourneaux et les ateliers à feu continu, travail également continu de jour et de nuit ; aux autres ateliers, travail de jour seulement ; au haut fourneau, aux aciéries, deux postes de douze heures ; au puddlage, trois postes de huit heures chacun.
Mais voici une troisième question, qui n’est ni moins grosse ni moins importante. Le travail, dans la métallurgie, est-il particulièrement dur ; et, s’il l’est, pour quelles catégories ou spécialités d’ouvriers Test-il encore plus particulièrement ? Il apparaît tout d’abord que le travail est moins dur aujourd’hui qu’il ne l’était jadis. Jadis, dans les forges, certains travaux exigeaient le développement d’une grande énergie musculaire en face d’une matière incandescente (j’emprunte les propres expressions d’un témoin) « qui rôtissait la peau. » Ainsi, au puddlage, « le cinglage des loupes sous le marteau frontal ; » aux laminoirs, « le dégrossissage des lourds paquets ou lingots ; » mais, depuis que l’on dispose d’un outillage perfectionné et que se sont multipliées presque à l’infini et disciplinées comme au signal les forces de la mécanique, l’effort est produit mécaniquement, on ne demande plus à l’homme, de producteur de force devenu ici comme ailleurs un simple conducteur de force, on ne lui demande plus que de guider les mouvemens de la matière incandescente qu’autrefois il devait mouvoir, agiter et transformer lui-même ; si la fatigue ne lui est point entièrement ni suffisamment épargnée, du moins elle n’est plus guère le fait que de la chaleur seule, en sa perpétuelle et obligatoire collaboration avec le feu.
Cependant (et pour la raison contraire) le travail impose toujours une grande peine aux puddleurs et aides-puddleurs, qui non seulement ont à souffrir de cette chaleur intense en toute saison et à toute minute, accablante et débilitante, dissolvante par les jours d’été, mais qui sont en outre obligés de donner, eux, comme on le donnait autrefois, à la gueule béante du four, pour le brassage du métal en fusion, un effort musculaire prolongé, réduit tout auprès d’eux, pour d’autres besognes,