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Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 15.djvu/672

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L’EAU DANS LE PAYSAGE
ET
LES SALONS DE 1903

Les tendances les plus nouvelles qu’on puisse démêler chez les exposans, aux deux Salons de 1903, sont assurément les enquêtes des paysagistes, et, parmi les paysagistes, des peintres de la rivière, du torrent, du canal ou de la mer. Jamais les phénomènes pittoresques de l’Eau, de ses mouvemens et de ses reflets, n’avaient été si laborieusement étudiés. Jamais, à ce point de perfection, certains aspects de la nature qu’on croyait insaisissables n’avaient été saisis, ou quelques formules conventionnelles qu’on croyait inévitables rectifiées. Et il se trouve que cette recherche si originale est universelle.

Avenue d’Antin, dès qu’on a pénétré dans la salle II, on est entouré d’eaux : eaux multicolores de M. La Touche, eaux tourbillonnantes, eaux frissonnantes ou flaques d’eau reflétantes de M. Thaulow, eaux infinies de M. Mesdag, et la vision continue sur les cimaises de la salle suivante, avec les eaux royales des bassins de M. Le Camus et les eaux populaires des canaux de M. Marcette. Le flot bat encore les parois de la salle IV : ce sont les eaux bretonnes de M. Chevalier et les eaux méditerranéennes de M. Auburtin, de la salle VI, avec le miroir des mers sous l’arc-en-ciel peint par M. Harrison et les frissonnantes eaux d’hiver de nos plaines françaises peintes par M. Damoye. Dans la salle VIII, ce sont, dans les ports du Havre ou de Trouville,