Mecklembourg-Schwerin, à l’effet de s’opposer à la marche éventuelle d’une armée de secours française voulant dégager Paris.
Le 17 novembre, le général de Moltke[1] écrit de Versailles au colonel Krenski, chef d’état-major de cette subdivision d’armée. Il ne s’agit pas, lui dit-il, « d’affecter à la défense de chacune des routes une fraction spéciale ; on compte, au contraire, que vous prendrez l’offensive sur la route par laquelle s’avancerait la plus forte colonne ennemie. Vos succès sur une seule route empêcheront tout mouvement de l’adversaire sur les autres… ; » et plus loin : « Le point délicat de votre mission est de découvrir exactement le centre de gravité contre lequel vous prendrez l’offensive avec toutes vos forces ; alors je me porte garant de vos succès.
« P. -S. — C’est avec joie que je viens d’apprendre que demain vous attaquez Dreux. »
Cette lettre paraît avoir eu pour but de remettre la subdivision d’armée du grand-duc dans la bonne voie. A-t-elle réussi ? On peut en douter ; car, dès le 26 novembre, le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin recevait de Versailles le télégramme suivant[2] :
« A son rapport d’aujourd’hui, Sa Majesté le Roi a ordonné qu’en raison de l’importance particulière que vont prendre actuellement les opérations de la subdivision d’armée, placée sous les ordres de Votre Altesse Royale, le lieutenant général de Stosch, à qui Sa Majesté a daigné confier ses intentions, remplirait jusqu’à nouvel ordre les fonctions de chef d’état-major de la subdivision d’armée.
« Je ne crois pas devoir manquer d’ajouter respectueusement qu’un ordre spécial de Sa Majesté sera adressé à Votre Altesse Royale. »
N’était-ce pas dire : Laissez agir votre nouveau chef d’état-major. Sa manière de faire sera celle du Roi lui-même.
Nous arrêterons là nos citations. Elles sont assez probantes pour montrer la clarté, la netteté, la remarquable prévoyance des ordres et instructions du maréchal de Moltke, et pour faire voir comment il s’est servi du grand état-major, en vue d’assurer la direction des opérations des armées allemandes. Après avoir été, pendant près de douze ans, auprès de son souverain,