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l’attaque par terre des forts de Takou. Dans les différentes autres opérations qui furent ensuite entreprises par bs alliés à l’occasion du siège de Tien-Tsin : marche de la colonne de secours de Takou sur Tien-Tsin ; défense des Concessions ; attaque et prise de l’arsenal de l’Est ; attaque et prise des forts situés au nord de la cité chinoise de Tien-Tsin, le contingent allemand fut toujours représenté ; il en fut de même, toutes les fois que leurs effectifs le permirent, des contingens autrichien et italien, et tous se comportèrent chaque fois avec honneur. Dans chacune de ces opérations, les détachemens allemands recherchèrent particulièrement les occasions de combattre aux côtés du corps russe, vers lequel ils se sentaient portés de préférence, sinon par sympathie instinctive, au moins par communauté d’intérêts, en raison, notamment, de la plus grande facilité dans leurs rapports que créait une connaissance réciproque plus étendue de leurs deux langues ; en raison, sans doute aussi, de la similitude d’organisation des deux armées et de forme des deux gouvernemens, etc.

Au combat de Peïtzang, le contingent français forma avec le corps russe et avec les contingens de la Triple-Alliance la colonne qui était chargée de l’attaque de l’aile gauche de la position chinoise. Quelques jours après ce combat, se produisit un fait qui fut très remarqué, et qui eut, pensons-nous, quelque influence sur les relations de ces contingens avec le corps français. Les circonstances en sont exposées avec quelques détails dans le cours du volume : Français et Alliés au Pé-tchi-li. Les voici résumées.

Les généraux alliés, réunis, le 7 août 1900, en conseil, a Yang-Tsoun, décidèrent de se porter sans plus tarder sur Pékin. Les commandans des contingens allemand, autrichien et italien, restés à Tien-Tsin, eurent connaissance de cette décision par le général Frey, revenu en hâte dans cette ville pour pousser en avant tout ce qu’il pouvait y trouver encore de troupes françaises susceptibles de marcher. Le général Frey, obéissant à ce sentiment de confraternité militaire sous l’impulsion duquel toutes les armées et toutes les marines des nations civilisées se considèrent comme unies par les liens d’une vaste association, formant en quelque sorte up ordre de chevalerie internationale, offrit aux commandans des contingens allemand, autrichien et italien de leur faciliter par tous les moyens dont il disposait la possibilité de participer à cette marche sur Pékin et à la