Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 16.djvu/845

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

assez surprenant (7,93 pour 100, de 55 à 64 ans ; 2,62, à 65 ans et au-dessus) ; — un peu plus, enfin, que l’ensemble de la classe, d’ailleurs vague, baptisée officiellement : « Travail du fer, de l’acier, des métaux divers, » quant aux ouvriers de 55 à 64 ans (6,19 pour 100), mais un peu moins, quant aux ouvriers de 65 ans et au-dessus (2,30 pour 100). On y vieillirait donc un peu plus que dans les mines, un moins que dans la métallurgie, et tout à la fois, s’il est permis de le dire, un peu plus et un peu moins que dans le travail du fer en général ; un peu plus jusqu’à 65 ans ; et, après, un peu moins.


IV

Mais si, dans la construction mécanique, « on vieillit » moins que dans la métallurgie, ce n’est pas que le travail y soit plus dur et, pour employer un mot bien gros, plus meurtrier (à part les accidens qui sans doute y sont fréquens, mais qui cependant ne doivent pas l’être plus que dans la métallurgie). Et précisément, dans la construction mécanique, la catégorie ou spécialité d’ouvriers pour qui le travail est le plus dur est une catégorie ou spécialité de métallurgie : celle des fondeurs et aides-fondeurs de l’atelier de fonderie de cuivre, « qui sont exposés à la chaleur des divers foyers en surveillant la fusion du bronze dans les creusets. » Ainsi, même cause de fatigue, et même motif de peine que dans la métallurgie : l’action au feu. Encore la Société des Forges et Chantiers a-t-elle installé, pour fondre les pièces, « une salle spéciale, énergiquement ventilée ; » et, diminuant ainsi la chaleur, elle a diminué par-là même de beaucoup le poids du travail.

Si donc il y a proportionnellement moins de vieux ouvriers, ou des ouvriers moins vieux, dans la construction mécanique que dans la métallurgie, serait-ce que l’on ne pratique pas ici ce que nous avons vu pratiquer par certaines usines métallurgiques, notamment par notre usine A…, les Forges et Aciéries de… ? Nous avons dit qu’à l’usine A…, la règle est de ne pas renvoyer les vieux ouvriers et de ne pas les mettre à d’autres ouvrages : on les garde dans leur atelier et dans leur équipe, dans leur spécialité, dans leur métier, quitte à traîner pendant quelque temps cette surcharge et à faire une opération qui n’est pas économiquement très bonne. Ici, aux Forges et Chantiers