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civiles et militaires, atteint la somme formidable de 87 millions pour les unes et 169 pour les autres ; en face de ces sommes, il n’y a de rentrées au budget que pour un chiffre de 36 millions. Le moment semble venu de remplacer cette organisation pitoyable par un système rationnel d’assurance qui garantisse à chacun une retraite proportionnelle aux retenues qu’il a subies, alors qu’aujourd’hui, malgré ces énormes sacrifices budgétaires, il arrive à chaque instant qu’un fonctionnaire meure peu de temps avant d’avoir atteint la limite d’âge ou de service et laisse les siens sans droit à recouvrer aucune fraction des sommes qu’il a versées à l’Etat en vue de se constituer un droit à la retraite. L’analyse du budget de la Guerre, à laquelle M. Dubost s’est livré, est du plus haut intérêt. Il a montré combien les dépenses en étaient mal réglées, comment la partie purement administrative gagnerait à en être dégagée ; peut-être serait-ce là un moyen d’arrêter l’inquiétante progression d’un chapitre qui, de 1887 à 1900, a passé de 636 à 743 millions (dépenses ordinaires et pensions), sans compter une quarantaine de millions de frais extraordinaires. M. Dubost, avec un remarquable courage, proclame que nous ne pouvons, alors que notre population ne représente pas plus des deux tiers de celle de l’Allemagne, entretenir des effectifs égaux à ceux de cette dernière ; il développe un plan de remaniement des services d’approvisionnement, de fournitures, de remonte, de l’artillerie et du génie, duquel il espère une économie d’une centaine de millions. En attendant le jour heureux d’une semblable réforme, qui aurait le meilleur effet, non pas seulement sur nos finances, mais sur notre armée, qu’elle débarrasserait d’une série de besognes administratives, notre budget de prévision pour 1903 se présente en déficit de 40 millions : les impôts et revenus publics, les produits du domaine, de monopoles et exploitations de l’Etat atteignent 3 488 millions, alors que les dépenses sont prévues pour 3 528 millions.

En voici le résumé :

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Dépenses Millions Recettes Millions
Dette publique 1 180 Contributions directes et taxes assimilées 540
Pouvoirs publics 13 Enregistrement 570
Guerre et Marine 1 000 Timbre et opérations de bourse 183
Services généraux des autres ministères 856