Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 18.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Majorité des verriers qui pourvoit par l’épargne au repos des vieux jours ; » — de ces vieux jours si tôt venus.


IV

Au résumé, dans la verrerie comme dans la métallurgie et dans la construction mécanique, c’est une circonstance du travail, l’action au feu, qui rend ce travail pénible, plus que sa durée ou son intensité. Et la peine augmente, quand, pour une cause ou pour une autre, — chaleur solaire ou chaleur du foyer, — la chaleur augmente. Des Verreries de Saint-Denis, on remarque : « Le travail n’est pénible pour les ouvriers travaillant le verre que l’été, en raison de la chaleur à supporter. » Faisons une petite correction et disons : « Le travail n’est pénible que pour les ouvriers travaillant le verre, surtout l’été… » Dans les autres ateliers, taillerie, coupage, etc., où l’on ne travaille pas à la gueule béante du four, le travail n’a rien de particulièrement dur. Je sais bien qu’aux halles de fusion elles-mêmes, la ventilation est excellente, et même abondante ; et qu’il faut qu’elle le soit, que c’est comme une condition du bon fonctionnement de l’industrie ; mais, précisément, peut-être l’est-elle un peu trop, et y a-t-il dans cette abondance, malgré tous les écrans qui servent à la modérer et à la régler, un nouveau danger pour les hommes placés au centre du tourbillon que forment en se rencontrant le violent courant d’air chaud qui souffle du brasier et le violent courant d’air froid qui souffle du dehors. De là beaucoup de précautions à prendre, que sans doute tous les ouvriers ne prennent pas : aussi bien, quoi de plus difficile que de faire prendre aux ouvriers les précautions les plus simples ?

Pour les ouvriers travaillant le verre, — ouvreurs, souffleurs, cueilleurs et gamins, — la journée est de dix heures, avec deux repos : un grand, d’une heure, entre onze heures et midi ; un petit, d’un quart d’heure, de trois heures à trois heures un quart. Pour les autres services, la journée est de dix heures un quart ; plus longue d’un quart d’heure, comme, dans les mines, elle est plus longue pour le herscheur que pour l’ouvrier à veine, et par le même motif, qui est que leur travail est subordonné, dépendant, en fonction de la production, laquelle le commande et qu’il suit. Aux halles de, fusion, le travail est continu, à deux équipes, qui font alternativement une semaine de jour et une