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REVUE SCIENTIFIQUE

LES FONCTIONS MÉCONNUES DU FOIE

La physiologie du foie s’est enrichie, en ces dernières années, de connaissances qui ne sont point sans prix. On savait déjà que la fabrication de la bile ne résume pas toute l’activité de l’organe, qu’elle n’est que l’une de ses attributions, et peut-être la plus secondaire. On sait maintenant que le foie cumule, en réalité, un grand nombre de fonctions, qu’il est une sorte de factotum. Les unes sont des fonctions universelles, c’est-à-dire communes à tous les animaux, vertébrés, mollusques, crustacés ; les autres sont spéciales à tel ou tel groupe d’animaux.

Les fonctions hépatiques universelles sont les fonctions glycogénique, adipogénique, martiale et pigmentaire, dont la connaissance, en ce qui concerne les trois dernières tout au moins, est de date toute récente. On range parmi les fonctions spéciales les fonctions de digestion et d’absorption et celles de dépuration uropoiétique et d’hématolyse : elles n’appartiennent au foie que chez telle ou telle division du règne animal.

Ce n’est pas ici le lieu d’examiner par le menu toutes ces manifestations de l’activité vitale d’un seul et même organe. Si récente que soit la connaissance de telle ou telle d’entre elles ou sa correcte interprétation, ce n’est pas à une revue scientifique du genre de celle-ci qu’il faut en demander le détail, mais plutôt à quelque traité de physiologie comparée. Notre râle doit se borner, en ce qui concerne les faits, à rappeler les seuls qui soient essentiels ; et, en ce qui concerne les idées, à dégager les notions générales et, en quelque sorte