Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 19.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
QUESTIONS SCIENTIFIQUES

AURORES POLAIRES
ET
ORAGES MAGNÉTIQUES

Le 31 octobre dernier une aurore boréale de grande envergure s’étendait sur une partie de notre hémisphère. Elle n’a été visible que pendant peu de temps : apparue au matin, elle a été bientôt noyée dans la clarté du jour. Il faut aux aurores polaires le fond obscur de la nuit ou, tout au moins, du crépuscule. Si brillans qu’ils paraissent leurs jeux de lumière ne soutiennent pas la concurrence des rayons du soleil, ni même, seulement, de la clarté lunaire. L’illumination du ciel a donc échappé à la vue ; mais des particularités d’un autre ordre, et qui sont des élémens essentiels de ce phénomène de la nature, en ont révélé l’existence. Nous voulons parler des perturbations électriques et magnétiques.

Pendant la journée du 31 octobre, Paris et la France entière ont été coupés de leurs communications télégraphiques avec presque tout le reste du monde. Cet isolement traduisait un événement, assez fréquent en lui-même, mais rare et exceptionnel par le degré d’ampleur qu’il a atteint cette fois : un orage électrique tellurique. — Tout le monde connaît les orages atmosphériques : on est habitué aux perturbations et à la désorganisation