brasser tout le théâtre des opérations. Une fois éclairé sur les emplacemens de l’ennemi, et dès qu’il arrivait à portée de celui-ci, il réunissait son armée, c’est-à-dire la réduisait à un front tel qu’il pût l’engager partout à la fois. Il la concentrait dans le laps de temps compris entre la prise de contact des partis les plus avancés, et la rencontre des gros.
En voici la preuve : En 1805, au début de la campagne, le front initial, pour 160 000 hommes, est de :
200 kilomètres de Strasbourg à Wurzbourg.
Une semaine plus tard : 100 kilomètres d’Ulm à Ingolstadt sur le Danube (6, 7 octobre) ;
100 kilomètres encore, le 12, d’Ulm à Dachau ;
70 kilomètres, le 14, d’Albeck à Memmingen, en n’y comprenant que les troupes destinées aux opérations d’Ulm (2e, 4e, 5e et 6e corps), soit 120 à 130 000 hommes.
La concentration et la crise finale ont lieu le lendemain 15.
Dans la période d’Austerlitz, pendant les derniers jours de novembre, l’armée est à l’affût sur un front de 180 kilomètres, d’Iglau à Presbourg, Soult faisant l’appât qui doit amener l’ennemi dans le piège.
Il y a encore, le 1er décembre, veille de la bataille :
100 kilomètres, d’Iglau à Nikolsbourg, ou bien, en ne comprenant que les troupes qui seront réellement engagées dans la bataille :
45 kilomètres, de Brunn à Nikolsbourg. La bataille a lieu le lendemain 2 décembre.
En 1806, pour une armée de 200 000 hommes, le front initial, dans la vallée du Main, est de 230 kilomètres, de Francfort à Amberg. Il est réduit, le 3 octobre, à 150 kilomètres, de Kœnigshofen ou de Wurzbourg à Amberg. Pour passer le Franken-Wald, on est forcé de restreindre ce front à 45 kilomètres.
Mais, aussitôt après avoir débouché, l’armée se déploie en un demi-à gauche en bataille, sur un front de 60 kilomètres, de Saalfeld à Géra. Ce front est maintenu jusqu’au 12, entre Kahla et Naumbourg, qui sont dépassés l’un et l’autre. Le 13, veille de la bataille, il y a encore 32 kilomètres, d’Iéna à Naumbourg.
Dans la campagne d’hiver de 1807, le front initial est de :
200 kilomètres entre Varsovie et Mohrungen. Après l’offensive des Russes, il se trouve réduit, le 27 janvier, à :