moral ne saurait être trop élevé, car ils devront donner l’exemple partout et sans cesse. Leur recrutement doit donc être l’objet d’une scrupuleuse attention, mais il est encore nécessaire que les insignes de leur grade soient entourés de la considération et du respect que mérite leur état. Les cadres d’une armée se composent de combattans et de fonctionnaires. Une nation qui comprend ses intérêts, loin de passer un niveau égalitaire sur ces deux catégories et de les assimiler l’une à l’autre, s’efforcera par tous les moyens de développer l’orgueil des combattans.
Dans une armée où ce sentiment diminue, les défaillances apparaissent au moment du danger et il est alors trop tard pour y porter remède. Seul, cet orgueil, lorsqu’il est poussé au degré qu’il devrait toujours atteindre, donne le courage de minuit, qui fait braver la mort, même quand personne ne peut ni voir ni savoir. Lorsque nos troupes sont conduites par des chefs animés de tels sentimens, elles peuvent tout braver, tout entreprendre.
Jusqu’à présent, ceux-ci nous ont rarement manqué. Souvent, quand nous n’avons pas réussi, c’est que nous ne les avons pas laissés faire, ou encore que nous les avons écartés comme inquiétans.
Que ce soit une leçon pour l’avenir. N’ayons dans les formules qu’une confiance limitée, et faisons tous nos efforts pour rehausser le caractère et la dignité de ceux dont dépendra peut-être demain le salut de la nation.