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janvier 1903. Cet allégement des charges des consommateurs de gaz coûtera à la Ville une somme énorme d’environ 80 à 90 millions de francs, que la future exploitation devra, au moyen d’une surtaxe de son prix de vente, de un centime et demi par mètre cube, rembourser à la Caisse municipale en trente-cinq ans.

Et cette dette préalable de la future exploitation, jointe aux exigences fiscales de la Ville et aux charges supplémentaires résultant des revendications du personnel, n’a pas été de nature à faciliter la solution de l’épineux problème que pose depuis deux ans l’expiration prochaine du contrat en vigueur.

L’éclairage électrique, public et privé, est assuré à Paris par six compagnies, exploitant chacune un secteur délimité, et par une usine municipale, desservant un espace assez restreint autour des Halles centrales où cette usine communale est installée souterrainement.

En dehors de cette usine des Halles centrales, qui donne lieu à une véritable exploitation commerciale, et qui fut installée, en même temps que la Ville donnait aux compagnies privées leur concession, la Ville de Paris a, pour le seul service public, une autre usine d’électricité à l’Hôtel de Ville et deux groupes électrogènes au parc Monceau et au parc des Buttes-Chaumont. Mais, alors que les six compagnies alimentent 1 238 000 lampes à incandescence et 17 000 lampes à arc, les diverses usines municipales ne desservent que 905 lampes à arc et environ 13 500 lampes à incandescence, ces dernières surtout destinées à l’éclairage des salons de l’Hôtel de Ville et des services municipaux.

On n’emploie que des lampes à arc pour l’éclairage des voies publiques ; les essais de lampes à incandescence n’ont pas donné d’assez bons résultats pour être poursuivis. Mais la plus grande partie des lampes à arc sont alimentées par les compagnies privées avec lesquelles le service de l’éclairage a passé des contrats. Sur environ 1 900 foyers électriques éclairant les voies magistrales ou les promenades publiques, les sociétés privées en fournissent 1 215 ; la totalité des lampes à incandescence de l’Hôtel de Ville, des services de la Préfecture de la Seine ou de la Préfecture de police sont alimentées par les usines municipales.

Les six sociétés parisiennes d’électricité n’ont, à elles toutes, qu’un capital de 50 millions de francs. Envisagée dans son ensemble, la situation de cette industrie est prospère. Pour le