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ou d’un conseil de bourg. Les tarifs de ces derniers sont d’ailleurs excessivement bas et généralement inférieurs à ceux des compagnies. Ainsi le tarif le plus bas des bourgs (Stopney) est de 2 deniers 73 l’hectowatt-heure, alors que celui des compagnies City Undertaking est de 3 deniers 91. Le prix moyen de toutes les compagnies est de 4 deniers 58, tandis que le prix moyen des usines des paroisses ou bourgs est de 3 deniers 87. Comparés à nos prix, ceux de Londres sont inférieurs (variant de cinq centimes et demi à huit centimes quatre dixièmes), tandis que nous payons à Paris de 9 à 13 centimes l’hectowatt-heure pour l’éclairage, le tarif légal maximum est en Grande-Bretagne de 8 centimes l’hectowatt-heure.

On sait que l’intérêt des usines électriques est de pousser à la consommation du courant dans la journée, afin de régulariser autant que possible leur production ; elles favorisent généralement, par des tarifs plus bas, la consommation de jour, par exemple pour l’éclairage de cuisines, de caves, de sous-sols, etc. Dans ce dessein, certaines exploitations de Londres, la compagnie de la paroisse de Saint-Pancras par exemple, établissent chez les commerçans abonnés deux compteurs, répondant à deux tarifs différens. Tant que les magasins ou les devantures ne sont pas éclairés, le courant passe dans le compteur enregistrant au tarif réduit ; mais l’abonné, pour éclairer ses magasins ou sa devanture, doit, mécaniquement, faire passer tout le courant par l’autre compteur et, à partir de ce moment, payer l’électricité au tarif plein. Peut-être ce procédé ingénieux, appliqué à Paris, développerait-il la consommation diurne d’électricité.

Le gaz d’éclairage est fourni, à Berlin, soit par les usines de la municipalité, soit par celles d’une compagnie anglaise qui y est installée depuis 1826 et qui avait introduit vers la même époque l’industrie du gaz dans diverses villes d’Allemagne, notamment à Aix-la-Chapelle, Cologne, Francfort-sur-le-Main et Hanovre. Le traité devait expirer en 1904 ; la situation avait une certaine analogie avec celle en face de laquelle se trouve la Ville de Paris. La différence consistait en ce que, Berlin possédant depuis assez longtemps des usines à gaz municipales qui desservaient les nouveaux quartiers, on pouvait supposer que l’autorité communale, à l’expiration du traité avec une compagnie étrangère, se chargerait elle-même de la totalité du service du gaz. Aussi la surprise n’a-t-elle pas été médiocre quand on apprit, au commencement