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de 1901, que la compagnie obtenait une prorogation de concession de vingt-sept ans, portant son exploitation jusqu’en 1931. On peut supposer que la Ville n’a pas été fâchée d’avoir un contrepoids aux exigences exagérées de sa clientèle ou du personnel de son exploitation gazière.

Le réseau des canalisations des usines municipales s’étend dans toute la ville et alimente seul les quartiers neufs ; il dessert tout l’éclairage public. Dans les quartiers centraux, l’ancienne concession accordée par l’État à la compagnie privée dont nous venons de parler, permet à la clientèle le choix entre cette compagnie et le service municipal ; mais, dans ceux de la périphérie, le service municipal alimente seul l’éclairage particulier.

Le prix du gaz vendu par la ville est de 12 pf. 35 le mètre cube pour l’éclairage, la cuisine et la force motrice. La compagnie applique le même tarif. Au point de vue de l’aspect de la voie publique, la généralisation du bec Auer, jointe aux foyers à arc électrique dans les principaux quartiers du centre, donne un aspect des plus brillans à l’éclairage public. Suivant les besoins, on a pourvu chaque appareil à gaz de un, deux ou trois manchons pour l’éclairage courant, en multipliant ces manchons à incandescence pour les carrefours et pour les places où certaines lanternes ont jusqu’à dix et douze brûleurs.

Il faut noter que le brevet Auer n’a pas été reconnu en Allemagne, ce qui a considérablement abaissé le prix des becs et des manchons. On estime que le bec Auer à 100 litres ne dépense, tout compris, pas autant que le simple papillon à 150 litres, bien que donnant infiniment plus de lumière. La concurrence pour la fourniture des manchons a fait baisser le prix à environ 60 et 70 centimes par manchon.

L’habitude de munir les lanternes de deux ou trois manchons a un résultat fort heureux pour l’éclairage après minuit. On éteint un ou deux becs sur trois, et ainsi l’éclairage des rues est, après minuit, assuré dans des conditions bien préférables à celles de la plupart des rues de Paris, où l’on éteint une ou deux lanternes sur trois.

En 1902, les abonnés et l’éclairage public ont consommé 218 023 559 mètres cubes de gaz, dont 171 228 136 mètres cubes fournis par les usines municipales et 46 795 423 mètres cubes fournis par la compagnie privée. Au mois de mars 1903, le nombre des becs de gaz destinés à l’éclairage des voies