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parti catholique ultramontain et le parti protestant orthodoxe ; de nos jours même, le centre catholique allemand ; aux Pays-Bas, le parti catholique, le parti chrétien-historique, le parti calviniste anti-révolutionnaire.

La deuxième catégorie est celle des partis dont la formation a pour base le territoire ou la nationalité : ainsi, jadis, dans la Grande-Bretagne, les Anglais, les Écossais, les Irlandais ; ainsi, dans l’Empire allemand, les Polonais, les Alsaciens-Lorrains, les Danois, les Guelfes, gens du Hanovre et de Brunswick ; ainsi, en Autriche-Hongrie, l’inextricable broussaille des races : Slaves contre Allemands, Slaves contre Magyars, Slaves du Nord et Slaves du Sud, Italiens, Roumains, etc. Catégorie fondée aussi sur la région ou la province : vieux Bavarois, Francs, Souabes et Palatins en Bavière, Zurichois et Bernois en Suisse.

La formation suivant les ordres serait la troisième catégorie : jadis clergé, noblesse et tiers état ; et, dans l’Etat moderne, il n’y a plus d’ordres, mais l’ordre y est, jusqu’à un certain point et en prenant les mots au sens relatif, remplacé par la classe : ouvriers et bourgeois.

Quatrième catégorie : les partis constitutionnels ou groupés suivant les formes soit de l’État, soit du gouvernement, soit des institutions politiques ou administratives : unitaristes et particularistes, nationalistes et fédéralistes, monarchistes, et républicains, aristocrates et démocrates, centralisateurs et décentralisateurs.

La cinquième catégorie est proprement inhérente au régime parlementaire : c’est la division, essentiellement parlementaire, en majorité et opposition ; la théorie ne les condamne que lorsqu’elles deviennent systématiques, ministérielle ou antiministérielle toujours et quand même ; au surplus, elle les admet, et comment ne les admettrait-elle pas, puisque, si elles n’étaient point, le régime dit parlementaire ne serait plus et que, puisqu’il est, les repousser, ce serait se heurter, et se briser, au fait ?

Mais elle place au sommet de l’échelle ascendante des partis, elle en considère comme le type le plus pur et le plus haut, — sixième et dernière catégorie, — ceux de ces partis « qui ne s’inspirent que de principes politiques et qui accompagnent librement et constamment la vie de l’État. » Peut-être est-il, d’ailleurs, permis d’en souhaiter une définition plus claire que celle-ci, qui est littéralement traduite de l’allemand et qui laisse du vague sur ce