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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 20.djvu/607

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Comme vous vous êtes, je crois, occupé de semblables recherches pour votre savant ouvrage sur les machines de guerre, vous me feriez grand plaisir de me citer les auteurs où je pourrais trouver quelque chose de certain.

Nous parlons souvent de vous avec Conneau et nous nous rappelons ces momens heureux où nous allions passer la soirée dans votre aimable famille, au coin de votre feu. J’espère que ce temps reviendra un jour.

On a permis à un de mes amis, M. Laity[1], qui est sorti de prison, de demeurer à Ham et de venir me voir trois fois par semaine. »


Dès lors, les lettres deviennent de plus en plus fréquentes, et presque exclusivement consacrées au sujet favori du prince, l’artillerie.


« Je vous écris, dit-il en date du 24 janvier 1844, pour vous prier de me donner un ou deux renseignemens dont j’aurais grand besoin pour l’ouvrage dont je m’occupe en ce moment.

1° Je voudrais savoir dans quel ouvrage je pourrais trouver des dessins des anciennes armes portatives.

2° Pourriez-vous me donner le dessin d’une de ces coulevrines, que les Suisses avaient à Grandson et à Morat ? Ces coulevrines, portées par des coulevriniers, étaient, comme vous savez, dans le principe, des espèces d’arquebuses.

3° Sur combien d’hommes de hauteur combattaient les Suisses dans le XVe siècle et au commencement du XVIe ? Je n’ai trouvé ce détail dans aucun auteur.

Quand vous répondrez à cette dernière question, ayez la bonté de citer l’auteur et l’endroit où vous aurez pris ce renseignement.

L’ouvrage que je fais m’intéresse beaucoup, mais il me faudrait être près d’une grande bibliothèque et malheureusement… Cependant, on m’envoie de la Bibliothèque royale, au fur et à mesure, tous les livres dont j’ai besoin. Mais, où je trouve le plus de difficulté, c’est dans la description des anciens affûts. Il doit cependant y avoir des livres ou des manuscrits qui en fassent mention en détail. »

  1. Le lieutenant Laity avait publié une brochure intitulée : Le prince Napoléon à Strasbourg, qui lui valut d’être condamné à cinq ans de prison par la Cour des pairs.