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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 20.djvu/841

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texte sera plus considérable, car nous avons des membres assez verbeux, ex. g. M. Cousin et Victor Hugo.

En attendant le catalogue, nous allons commencer par quelque chose de très utile. C’est un manuel, que M. Guizot nous a promis de faire imprimer, et qui contiendra une instruction sommaire, mais suffisante pour déchiffrer les manuscrits, les médailles et, si nous pouvons, les inscriptions.

Je crois que cet ouvrage, envoyé dans toutes les bibliothèques de France, pourra être très utile. Dans une foule de bibliothèques, on ne trouve ni Mabillon, ni même D. de Vaisnes, et lorsqu’il se rencontre un oisif d’assez bonne volonté pour s’user la vue, il n’a pas les moyens de le faire sur les manuscrits de « son endroit, » faute d’un alphabet.

Vous voyez, Monsieur, que nous commençons par les élémens, comme le professeur de philosophie de M. Jourdain.

Mon rapport, qui devient gigantesque, m’occupe beaucoup en ce moment. J’ai, en outre, d’autres menus rapports pour la commission susdite, plus les épreuves du voyage de Jacquemont à corriger, en sorte qu’avec la meilleure volonté du monde, je ne pourrai aller à Londres que vers le milieu ou la fin de mars. Je serais bien heureux si vous vous trouviez à cette époque d’humeur à passer la Manche avec moi et à respirer les brouillards et la fumée de Londres.

Vous verriez que l’expression biblique de « Ténèbres palpables » n’est pas du tout une métaphore orientale.

Je suis enchanté que la comtesse de Montijo vous plaise. Elle m’écrit que vous lui plaisez aussi beaucoup.

C’est une excellente femme, qui a toutes les qualités solides d’une femme du Nord, avec la grâce et le sans-façon de son pays. Veuillez me mettre à ses pieds et demander grâce pour mon impertinence. Je n’ai pas encore répondu à un billet charmant qu’elle m’a adressé. Parlez-lui de toutes mes paperasseries, aussi d’autres occupations qui me retiennent auprès d’un numéro 1. Elle vous expliquera cette énigme. Je trouverai cependant le temps de lui écrire demain ou après et de m’excuser moi-même. Vous ne me parlez pas de Paca et de son autre fille. Je les ai laissées récitant des fables et dansant le fandango sur une table. Je m’imagine que maintenant on monterait sur une table pour les voir danser.

Ch… de… me néglige actuellement pour son maréchal. Il m’avait chargé, comme vous savez, de parler de ses feux à une belle dame qu’il avait amorcée. Je suis au bout de mes épithètes. S’il ne vient pas, s’il ne se brûle pas la cervelle, la dame croira que l’inconstant se console ailleurs. Le moyen de lui faire croire que le vainqueur de Toulouse est son rival ? Dites-lui quand vous le verrez que le Luxembourg est triste comme un bonnet de nuit, qu’on n’y voit plus que des