Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 20.djvu/851

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce sera l’un des plus attaqués, et pourtant c’est, je crois, l’un des plus solidement fondés. Il est sorti en grande partie (la fin surtout) des Archives, des documens inédits.

J’y ai simplifié toutes les grandes questions du temps. J’ai dégagé celle de l’Imitation des controverses ; celle de la Pucelle des ornemens romanesques ; celle des guerres d’Angleterre des traditions shakspeariennes que tout le monde suivait à l’aveugle ; j’ai ramené tout cela aux témoignages contemporains, aux actes, autant que je le pouvais.

Mes matériaux amassés, mon livre écrit et imprimé, je l’ai soumis, feuille par feuille, aux hommes spéciaux pour chaque matière : la Pucelle à M. Quicherat qui publie son procès ; la partie anglaise à M. Thomas Whright ; la partie suisse à MM. Monnard et Vulliemin de Lausanne ; la partie belge à MM. Lenz, Serrure, Saint-Génois de Gand, etc., le procès de Retz (l’original de la Barbe-Bleue) à M. Louis Dubois qui a fait sur ce sujet un livre inédit, etc.

Leurs résultats ont confirmé les miens, de même que mon Duguesclin, ma Jacquerie, etc. avaient été hautement justifiés par les travaux de M. Charrière et de M. Lacabane, de la Bibliothèque royale.

Je voudrais, Monsieur et ami, que vous eussiez occasion de dire quelque part ce que vous pensez de ce grand travail ; il m’importe qu’il ne soit pas confondu avec les improvisations historiques, si communes aujourd’hui.

Croyez à mon attachement sincère et à mon dévouement.

MICHELET.


Les derniers chapitres pourraient être intitulés ainsi : De l’Impossibilité d’un royaume des Pays-Bas.

C’est encore George Sand en appelant au jugement éclairé de Lavergne d’un insuccès dramatique éprouvé par elle ; elle avait fait représenter au Théâtre-Français, le 2 mai 1840, un drame en cinq actes intitulé : Cosima, qui était tombé à plat. Lavergne avait blâmé cette sévérité du public, et elle le remerciait de sa favorable appréciation.


(Sans date.)

Merci mille fois, Monsieur, de votre excellente et charmante lettre. J’avais bien compris hier soir votre bonne poignée de main, et vous avez compris, aussi, n’est-ce pas, que je n’acceptais pas dans ma conscience les grossières dissidences de mon auditoire. Peu m’importe d’avoir fait une pièce dénuée d’art. Peu m’importe d’avoir fait preuve de talent ou de nullité dramatique. Mais j’ai voulu prouver une toute