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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 21.djvu/355

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et ne seront pas distincts en effectifs de combattans et de non-combattans. Il est donc nécessaire d’obtenir sur ce point satisfaction complète.

Il faut ensuite poser le principe de n’admettre que des dépenses utiles, et ne pas gaspiller inutilement, à garder deux ans sous les drapeaux des non-combattans, l’argent sacré de la défense.

Enfin, il faut, pendant la discussion même, poursuivre concurremment l’examen et l’étude d’une organisation telle qu’elle réponde aux nécessités du présent ; telle, par conséquent, qu’elle tienne compte de nos facultés pour les égaler à nos ressources, sans oublier qu’elle doit, avant tout, nous donner à la fois de meilleures chances de succès en temps de guerre, et un meilleur état social en temps de paix.

Il faut, par conséquent, déposer sans retard un ensemble de projets de lois réorganisatrices permettant, par leurs conséquences, de revenir sur la loi en discussion. C’est par cet ensemble de lois qu’on pourra reprendre le programme dont nous avons tracé les grandes lignes, et porter successivement son attention sur les questions relatives aux finances, à la population, et au nombre, bases évidentes de toute étude raisonnée de la réorganisation militaire. Disons tout de suite, et aussi énergiquement, que ce programme devra, avec le même scrupule, faire entrer en ligne de compte d’autres élémens de succès, les autres facteurs de victoire.

Nous voulons parler de la qualité des « unités de combat » formées du nombre des combattans fixé par la loi.

Cette qualité, cette valeur des troupes et de leurs cadres, est un élément de succès incomparable. Mais elle dépend, elle aussi, de considérations multiples et d’efforts nécessaires. La discipline, l’instruction et l’entraînement en sont les facteurs essentiels, et seules une bonne loi d’organisation militaire et une bonne loi des cadres peuvent les assurer.

On ne devra pas oublier non plus que le succès pourra naître de la vitesse, c’est-à-dire de la rapidité et de l’aisance données à nos mouvemens par l’importance et la capacité de notre réseau de chemins de fer.

Toutes ces nécessités doivent être visées dans la réorganisation générale de nos forces militaires. Celle-ci doit nous donner, c’est indispensable, la notion qu’elle est, malgré la différence