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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 21.djvu/390

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peinnes. tu ne saurois me regarder comme une autre partie de toi même et en user ainsi avec moi : toi ! qui posede entièrement mon âme, je veux avoir part entière dans la tienne, seroige aimé si je n’avois pas toute la Confiance de mon amant : tache seulement lorsque tu auras à te plaindre de moi de te persuader que ce n’est pas par défaut d’amour que j’ai manqué, et alors je ne ressentirai de peinne que celle que je taurrai causé ;

« il est midi et la douce Espérance de te voir dans deux heures, répand dans moie un contentement secret que je ne saurois peindre ; ce n’est point une joie bruyante, mais une joie pure et aussi attrayante que la Mélancolie, que ton absence y portoit avant que tes douttes m’eussent affligée, le plaisir de te revoir, de t’embrasser, de te presser sur mon cœur. Mais ?… je doutte que je puisse goutter ce doux plaisir, étant très persuadée que Maman à décachetée une de tes lettres et precissément celle ou tu parle de faveurs arrachées, j’ai même remarqué en elle depuis ce tems un peu d’humeur, et je pense bien, d’après cela qu’elle va nous quitter moins que jamais :

« il n’est qu’un moyen dechaper à cette gêne c’est de finir le plus promptement possible.

« jai parlé a St Léger sur ce qui te fais de la peine, sont défaut n’est pas de ce perde en réponse d’amitié, mais je crois cependant qu’il y aura Egar. adieu cher Epoux je tembrasse comme je le ferai allors, en attendant que je tembrasse encore ; bientôt comme Amante.

« félicité. »


Lettre no 21. — De Félicité Didot[1], — sans indication de lieu, ni de date, mais probablement postérieure à mai 1793 ; — inédite.


Au Citoyen

St-Pierre auteur des
Études de la nature à

l’intendance du jardin des Plantes.


« es-tu malade mon Ami, pour quoi a tu précisément manqué de venir le jour que ton Épouse future avoit le plus besoin de toi. jai passé la plus malheureuse journé qu’il soit possible, jen suis encore toute troublé appeine saige ce que jécris,..

  1. Cette lettre a le no 37 dans la collection Gélis-Didot.