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règlemens douaniers plus prohibitifs encore ? Nous avons ce défaut, en France, dans un cas grave, de croire volontiers au remède unique et souverain, qui guérit tout : à la « panacée ; » il n’y a pas de panacées, ni économiques, ni sociales, ni politiques ! Quand un mal tient à des causes profondes et générales, c’est à elles qu’il faut s’en prendre pour trouver un remède. Quoi qu’il en soit, dans l’espèce, sans chercher la panacée, il y a des petits moyens qui, dans une certaine mesure, feraient sans doute quelque bien : ne serait-ce que la réduction des droits de port et de leurs annexes, droits qui, dans l’ensemble, sont notablement plus élevés à Marseille qu’à Gênes, et qui sont plus élevés pour les bateaux français que pour les bateaux étrangers[1]. Mais ce qu’il faudrait surtout, n’est-ce pas plus de bon sens et de discipline chez les ouvriers, d’initiative chez les commerçans, d’unité et de fermeté dans l’administration du port ; plus d’esprit public surtout dans la nation, avec un allégement des charges financières du pays ; toutes choses dont il n’est que trop clair, hélas ! que nous sommes fort loin ?


L. PAUL-DUBOIS.

  1. Un steamer de 4 500 tonneaux, venant d’un port d’Europe et sortant sur lest, paiera, à Marseille, selon les calculs récemment établis, 1 fr. 52 par tonneau de jauge, s’il est étranger, et 1 fr. 58, s’il est français ; un steamer de 1 500 tonneaux, dans les mêmes conditions, paiera 1 fr. 70 par tonneau, s’il est étranger, et 1 fr. 72, s’il est français. (Les ports maritimes en France, t. VII, Marseille, 1899, publication du Ministère des Travaux publics.) — A Gênes, le droit de port est uniformément de 1 fr. 40 par tonneau, avec faculté d’abonnement annuel au prix de 1 fr. 20 par tonneau.