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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 21.djvu/442

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et tout à coup l’on voit l’un d’eux rentrer en courant dans la salle, criant :

— Monsieur le président, il y a du tumulte aux Tuileries... il faut nommer des commissaires pour s’y transporter.

En un instant, le masque d’impassibilité est jeté, toute la salle est en émoi. — Oui ! oui ! nommez des commissaires ! Vite, monsieur le président, vite... Dans le bruit, le président, — c’était encore Beauharnais — désigne six noms : Dupont, Noailles, Menou, Coroller, l’abbé Grégoire et Le Couteulx. Ils sortent, on applaudit ; dans la salle et aux tribunes, tout le monde s’apprête à les suivre ; on s’agite, on circule. Beauharnais, avec une énergie de dompteur, ramène d’un mot les représentans à leurs sièges.

— C’est avec le plus grand respect, dit-il, que je rappelle à l’Assemblée que le calme lui est absolument nécessaire. J’ordonne aux tribunes le plus profond silence : c’est aux membres de cette Assemblée à leur en donner l’exemple...

Et l’on voit cette chose extraordinaire : M. Bureaux de Pusy, placidement, reprend la lecture de son rapport sur les places de guerre et les postes militaires, tandis que tous les cœurs battent, que toutes les gorges sont muettes d’anxiété, que toutes les