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FÊTES ET POINTS NOIRS

L’EXPOSITION UNIVERSELLE
ET L’ENTREVUE DE SALZBOURG


I

A Paris, l’Exposition de 1867, ouverte officiellement le 1er avril, était dans toute sa splendeur en juin. Elle offrait un coup d’œil magnifique. Le charlatanisme des appâts sensuels, battant la caisse à l’entrée des exhibitions de l’Industrie, de la Science, de l’Art, pour y attirer les chalands, s’essayait alors à peine : l’ensemble restait d’une gravité élégante. On y retrouvait la méthode, l’ingéniosité d’esprit du commissaire général Le Play. Il avait adopté la disposition indiquée par le remarquable rapport du prince Napoléon sur l’Exposition universelle de 1855 : la division transversale par nation, et la division longitudinale par nature de produits. Cet arrangement heureux permettait de rapprocher, et de comparer facilement le degré d’avance des divers pays. Une des innovations était la création d’un groupe (Xe) pour les institutions destinées à améliorer les conditions physiques et morales du peuple.

Dans une galerie s’étalaient, comme une invitation à l’étude de notre artillerie, tous les modèles possibles de canons : canons lisses et canons rayés, canons se chargeant par la culasse, canons Krupp, canons français, canons en fonte, en acier fondu, en fer forgé, tout ce que l’esprit humain avait inventé jusque-là en fait