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vous dire comme ici les jours et les semaines vont plus vite que torrent : je me suis un peu laissé entraîner à la dérive. J’aurais voulu ne répondre à l’envoi du second article que par un numéro de Revue où il se serait trouvé inséré ; par malheur, je crains que cela ne se puisse : l’idée en est très ingénieuse et jolie : Voltaire n’a fait qu’une idylle en Suisse et c’est à Lausanne qu’il l’a faite. Seulement, pour le point de vue de Paris, il aurait fallu absolument insister plus sur Voltaire, et moins sur Lausanne[1]. Pour le monde d’ici, la bordure du cadre tient trop de place : l’épisode sur les Calandrini ne serait pas entendu, on connaît à peine Aïssé ; on la connaît bien moins que chez vous. En un mot, l’article, excellent s’il était imprimé dans un recueil du pays, ne me paraît pas pointé juste pour ici. Si bon arbalétrier et arquebusier qu’on soit (et vous l’êtes), il est excusable de ne pas mettre dans le trou à cette distance. La réponse à la question que vous

  1. Juste Olivier jouait de malheur avec la Revue des Deux Mondes, et il en était d’autant plus navré que, pour son étude sur Voltaire à Lausanne comme pour l’autre sur Davel, Sainte-Beuve lui avait fait espérer que Buloz la prendrait.