la Prusse. Voilà ainsi dissipée l’équivoque de cette médiation et de ce congrès sur lesquels on a tant disputé en partant de ce triple postulat, que les propositions de Metternich étaient sincères et définitives, que les alliés leur attribuaient ce caractère, et que, si Napoléon, prenant Metternich au mot, les acceptait purement et simplement, la guerre finirait aussitôt sur le continent, par une paix encore très avantageuse pour la France.
On stipula dans le traité entre l’Angleterre et la Prusse qu’il serait communiqué à l’Autriche. Metternich vint à Oppontschna fort à propos pour en recevoir communication. Il apportait les fameuses bases préliminaires à proposer à Napoléon. Les trois commissaires les avaient élaborées, à Reichenbach, les 10 et 12 juin, non sans efforts et tiraillemens. L’Autriche notifiera à Napoléon les bases qu’il devra accepter avant le 20 juillet et qu’elle considère comme « condition sine qua non de la paix : »
1° La dissolution du duché de Varsovie ;
2° L’agrandissement de la Prusse, en suite de cette dissolution, et par la cession de la ville et du territoire de Dantzig ;
3° La restitution des provinces illyriennes à l’Autriche ;
4° Le rétablissement des villes hanséatiques, au moins de Hambourg et de Lubeck, comme villes indépendantes, et un arrangement sur la cession des autres parties de la 32e division militaire.
Ces termes embrassaient les départemens formés, en décembre 1810, savoir : de la Lippe avec Munster, de l’Ems oriental avec Emden, de l’Ems supérieur avec Osnabrück, des Bouches du Weser avec Brème, des Bouches de l’Elbe avec Hambourg, les deux premiers, Lippe et Ems oriental, comprenant les pays de Hanovre et Ost Frise, que la Russie et l’Angleterre s’étaient déjà engagées à faire restituer au Hanovre.
Ces points posés, venaient ceux sur lesquels l’Autriche ne s’engageait que sous réserve :
5° La dissolution de la Confédération du Rhin. L’Autriche poussera son insistance jusqu’au point de la rupture des négociations.
6° La reconstitution de la Prusse, en se rapprochant autant que possible de son étendue avant 1807. L’Autriche soutiendra cette question avec la même chaleur que la précédente.
Les Prussiens avaient élevé des objections très fortes sur la réduction de l’ultimatum autrichien aux quatre premiers points. Interpellé par Hardenberg, Stadion dut les rassurer, et il le fit