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LA PRINCESSE D’ERMINGE

DEUXIÈME PARTIE [1]

Durant quinze jours, vers le milieu de novembre, on chassa aux Tachouères, dans la propriété que le prince d’Erminge possédait en Sologne : une fantaisie de Madeleine de Guivre, subi- tement lasse de Paris. Les perdreaux étaient déjà décimés ; mais c’était le beau moment des battues de faisans, de lapins et de lièvres, et les chasses à courre commençaient. Toute la bande accompagna Madeleine, Ariette et Christian. Le gros Campardon, qui ne chassait guère, assurait que l’exercice qu’il prenait en regardant chasser les autres, le faisait maigrir. Jérôme suivait les rabatteurs, un volume des Principes de morale dans sa poche. Le ménage d’Ars rallia le troisième jour, puis Saraccioli, dont Mme de Guivre avait fait son cavalier servant. Le peintre mondain Apistrol lutta d’élégance sportive avec Rémi de Lasserrade. Enfin, pour la plus grande battue, qui devait avoir lieu à la fois sur les terres des Tachouères et sur le domaine, limitrophe, du marquis de la Monnerie, Mme d’Avigre et ses filles acceptèrent de passer une journée au château de la Monnerie. En pleine Sologne, à cinq kilomètres de tout village, la bâtisse Louis XIII des Tachouères dresse, au milieu des bois, sa longue façade de briques encadrée de pierre, ses pavillons coiffés

  1. Voyez la Revue du 15 août.