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marchande élabore encore un « règlement concernant l’admission aux emplois de commandans des navires de commerce. » En vertu de ce règlement, qui reçut la sanction impériale le 6 mai 1902, les commandans des navires de commerce devront être sujets russes et pourvus de brevets spéciaux. Au point de vue du droit de commandement, ils sont répartis en deux catégories, capitaines et pilotes, qui sont elles-mêmes divisées en quatre classes. Les navires sont, à leur tour, répartis en deux groupes : navires au cours restreint, et navires au long cours. Selon leur grade et selon leur classe, les capitaines et pilotes sont aptes à exercer les fonctions de commandant ou de second sur les navires de l’un ou de l’autre groupe. Le règlement fixe les limites de la navigation au cours restreint, et détermine minutieusement les conditions auxquelles est subordonnée l’obtention des brevets de capitaine ou de pilote de 1re, 2e, 3e et 4e classes. Tel est, dans ses grandes lignes, ce document, qui est, croyons-nous, le dernier acte législatif émanant du Conseil de la marine marchande. À cette date se place en effet l’ukase qui créa la Direction générale de la marine marchande et des ports de commerce (novembre 1902). Aussitôt instituée, cette administration se mit à la besogne et entreprit activement l’exécution du programme qui lui avait été tracé.

A quelques mois de distance, on vit les principales Compagnies de navigation annoncer l’inauguration de nouveaux services. La Compagnie russe, sur les ports du golfe Persique ; l’Asie orientale, sur les ports du Pacifique ; la Flotte volontaire, sur New-York, par le Pirée, Naples et Gibraltar. On projetait d’organiser d’autres lignes, de Saint-Pétersbourg à Londres et à Liverpool. Ne se contentant pas d’inspirer les Compagnies privées, la Direction générale de la marine marchande fit elle-même, ainsi que nous l’avons signalé, l’acquisition de tout le matériel appartenant à la Société de la Mer-Noire et du Danube en vue d’exploiter directement les services de cette Compagnie. Afin de favoriser le développement des constructions navales, elle se proposait de construire, à Saint-Pétersbourg, des chantiers-modèles, dans lesquels les élèves de l’Institut polytechnique devaient être appelés à se familiariser avec l’art de construire les navires. Enfin, un crédit de 150 000 roubles avait été alloué par la même administration, pour l’acquisition d’un navire-école destiné à la navigation dans la Caspienne.