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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 24.djvu/661

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D’après les instructions qu’ils ont reçues, les agens des contributions directes ont entrepris de réunir les cotes multiples concernant un propriétaire dans une même commune ; et c’est la principale cause de cette diminution, cause à laquelle il faut ajouter la dépopulation des campagnes et la réduction de la natalité.

Quel est le meilleur classement de la grande, de la moyenne et de la petite propriété ? Où commence, où s’arrête chaque catégorie ? Les uns classent les propriétés d’après leurs revenus, d’après le nombre des charrues employées, d’autres d’après les ressources qu’elles procurent à la famille. M. René Henry définit la petite propriété rurale, celle « qui soit directement, par ses produits, soit indirectement par le prix de leur vente, permet à la famille qui la cultive de vivre sans se faire aider par des étrangers. » J’accepterais la classification de M. de Foville, comme la meilleure ou la moins imparfaite :


Très petite propriété 0 à 2 hectares
Petite propriété 2 à 6 —
Moyenne propriété 6 à 50 —
Grande propriété 50 à 200 —
Très grande propriété 200 et plus.

Et, sans doute, les objections ne manquent pas non plus à ce système, puisque trente hectares de vignobles valent souvent plus que deux cents hectares de terres de labour, et moins que dix hectares dans les environs de Paris où triomphe la culture maraîchère et florale. Mais c’est là une moyenne assez raisonnable, et tout ici est affaire de comparaison et de contingence. Le classement des cotes foncières, en 1880, fournit les proportions suivantes :


Nombre des cotes Contenances imposables
Très petite propriété 74, 09 10, 53
Petite propriété 15, 47 15, 26
Moyenne propriété 9, 58 38, 94
Grande propriété 0, 74 19, 04
Très grande propriété 0, 12 16, 23
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