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conclusions qu’on peut tirer de cette étude pour la conduite des armées ; sur la nécessité de l’unité de doctrine, qui permet aux officiers de l’état-major d’envisager toujours, de la même manière, les mêmes situations, et qui entraîne l’unité d’action.

Depuis, il a paru un nouveau règlement d’études pour l’Académie de guerre (Lehr-ordnung, 1899), qui ne modifie pas la méthode de Moltke ; enfin l’Empereur a approuvé, le 19 décembre 1901, une nouvelle rédaction du règlement de service (Dienstordnung).

Les lieutenans et lieutenans en premier de toutes armes peuvent seuls se présenter aux examens pour l’Académie, et encore dans certaines conditions d’ancienneté de grade. Ils doivent être rompus au service pratique de la troupe, posséder de brillantes qualités militaires, être susceptibles, d’après leur personnalité et leur caractère, d’aspirer aux plus hauts grades de l’armée, etc.

Il se présente chaque année 500 candidats environ ; on en reçoit 120 à 140, à la suite des examens.

Les examens sont exclusivement écrits. Les notes de chaque composition sont — depuis 1901 — multipliées par un coefficient proportionné à l’importance de la matière. Le plus haut coefficient — 4 — est donné aux notes de tactique appliquée, de connaissance du terrain, d’histoire. Il importe d’ajouter que, même avec le nouveau règlement, rien ne force le chef d’état-major de l’armée à choisir les officiers d’après ces notes, et qu’il peut tenir compte largement de leurs qualités morales et intellectuelles.

Outre les connaissances militaires, les examens d’admission roulent sur l’histoire, la géographie, les mathématiques, et le français <[1] ou le russe.

Les professeurs de l’Académie sont au nombre de vingt. Jusqu’à ces dernières années, ils cumulaient avec leurs fonctions de professeurs un autre emploi dans l’armée, presque toujours au grand état-major. On a reconnu que ce système présentait des inconvéniens au sujet de la préparation des cours, souvent sacrifiée aux exigences de l’autre emploi. Maintenant, le tiers des

  1. La Revue militaire des armées étrangères, 1903, publiée par notre état-major de l’armée — à laquelle nous empruntons ces détails, — cite les ouvrages français recommandés aux candidats à l’Académie : Duruy, Histoire de France, — Lanfrey, Histoire de Napoléon, — Sarcey, Siège de Paris, — Maxime Du Camp, Paris, — les romans d’Adolphe Belot, Daudet, Marcel Prévost, Gyp, Guy de Maupassant, Gustave Droz.