Passe-temps[1] qui amusèrent nos pères. Que d’observations intéressantes ne peut-on pas faire en lisant ces piquantes anecdotes, en parcourant ces élégantes gravures et ces planches coloriées à l’aquarelle, fidèles reproductions de vieilles estampes, qui constituent une suite de petites scènes de genre et de naïves images de petits jeux innocens, qui ne l’étaient guère, jeux de « l’horloge, » du « portier, » du « chevalier à la triste figure, » qui sembleraient sans doute un peu déplacés, aujourd’hui, dans les salons à la mode.
Mentionnons encore quelques volumes de choix : Un trio d’amis[2], par Eudoxie Dupuis, le Secret de l’émail[3], par Yann de la Noël, comme les Petits drames du poste[4] où se succèdent les types les plus drôles et les plus désopilans dans les scènes les plus comiques, et tous les volumes bleus et roses de la maison Armand Colin : la Marraine de Peau-d’Ane[5], Chemins de traverse[6], d’Une rive à l’autre[7], le Bon Géant Gargantua[8], Trésor de Guerre[9], qui, au don de la recherche et de l’invention, au bon sens et à l’esprit, joignent encore le mérite d’être amusans et gais ; et, pour terminer, nous ne pouvons pas ne pas citer quelques albums qui attestent l’entrain de la fécondité de nos illustrateurs, comme la Poule à Poils[10], avec les dessins de Vimar, qui inaugure dans Plume et Crayon[11], une collection que se disputera la jeunesse, — La Guerre des animaux[12], illustrée par C. H. Thompson, les Chansons du vieux temps[13], musique et paroles recueillies par M. J. Thiersot avec gravures en couleurs de Gerbault, — Yves le marin[14], avec texte et dessins de M. G. Fraipont, — les Contes merveilleux[15], de Jérôme Doucet, avec les croquis de Fontanez, — Caramel[16], de Benjamin Rabier, — les Jeudis enfantins[17], avec les illustrations de Poulpot, — Chants pour la jeunesse[18], par M. Maurice Bouchor, toutes ces compositions enfin où l’on trouve la spontanéité, l’abandon, la facilité qui produit toujours et sans cesse se régénère.
J. BERTRAND.