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L’ALLEMAGNE CATHOLIQUE
ENTRE 1800 ET 1848

V.[1]
LES CENTRES D’INFLUENCE CATHOLIQUE MAYENCE, TUBINGUE, MUNICH

La théologie et le droit canon, dans l’Allemagne d’il y a cent ans, étaient singulièrement infidèles à leur mission. Tels qu’on les distribuait en certaines universités, ces deux enseignemens semblaient convier les clercs à prendre, à l’endroit du surnaturel et de l’Eglise, une attitude défensive, et les vaccinaient contre l’influence romaine par une dose suffisante d’idées rationalistes et joséphistes. La « section des connaissances nécessaires pour la formation du maître populaire religieux, » créée à Wurzbourg au lendemain de la sécularisation, contrastait étrangement avec l’idéal pédagogique que le concile de Trente a défini : les jeunes clercs, à côté des jeunes pasteurs, s’asseyaient aux leçons du théologien protestant Paulus ; et l’État bavarois prétendait former en eux, non point des ministres de Dieu, mais de bons « maîtres populaires, » usant du prestige de l’Église pour frotter d’un peu de science et de morale les enfans et les adultes. L’installation à Wurzbourg, en 1806, de l’archiduc de Toscane, mit un terme à cette curieuse institution : la faculté de théologie

  1. Voyez la Revue des 15 juillet 1903, 15 janvier, 1er et 15 septembre 1904.