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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 26.djvu/327

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et alors il parle et agit suivant l’idée que ses centres psychiques inférieurs se font d’un général ou d’un archevêque. Nous voyons apparaître là l’imagination du psychisme inférieur, que nous allons retrouver à un bien plus haut degré dans le spiritisme.


C’est avec les tables tournantes qu’a commencé le spiritisme moderne ou contemporain. Car, des tables tournantes sont sorties les tables frappant des coups, parlant, écrivant, dansant, qui sont les agens primitifs du langage médiumnique et, par suite, du spiritisme.

Dans les tables tournantes apparaissent les mouvemens involontaires et inconsciens du psychisme inférieur, à l’état de veille, sans sommeil ni spontané, ni provoqué. Dans ces expériences, ce sont les centres psychiques inférieurs qui poussent la table, sans que le sujet en ait conscience ou le veuille dans ses centres supérieurs.

Quand plusieurs personnes, sérieuses et d’absolue bonne foi, sont réunies autour d’une table, il y a un psychisme inférieur plus expansif que les autres qui commence à pousser, et alors tous les autres assistans poussent dans le même sens, toujours avec leur psychisme inférieur, c’est-à-dire involontairement et inconsciemment.

Nous retrouvons ces mêmes mouvemens, involontaires et inconsciens, du psychisme inférieur, dans la baguette divinatoire, cette baguette de coudrier que les « sourciers » et les chercheurs de trésor (je ne parle toujours que des expérimentateurs de bonne foi) tiennent dans leurs doigts et qui tourne au bon endroit signalé par leurs centres psychiques inférieurs ; — dans le pendule explorateur, formé d’une bague au bout d’un fil, qu’on tient suspendu dans un verre et qui frappe sur ce verre le nombre de coups que détermine le psychisme inférieur, toujours à l’insu du psychisme supérieur ; — chez les liseurs de pensée, qui font des expériences de cumberlandisme : un individu qui pense fortement à une cachette, appuie son doigt sur la tempe d’un sujet qui cherche, les yeux bandés, à découvrir l’objet caché ; le premier pousse et dirige le second vers le but désiré par une série de mouvemens inconsciens et involontaires, c’est-à-dire toujours par des manifestations de l’activité émancipée du psychisme inférieur.

Dans toutes ces expériences, il n’y a ni évocation d’esprit,