dans la situation des étrangers en Chine, non seulement parce que le traité qui y mit fin leur accorda des droits nouveaux, mais encore et surtout parce qu’elle révéla la faiblesse du Céleste Empire et que les puissances européennes se crurent le pouvoir et le droit de parler au gouvernement de Pékin sur un ton que nulle d’entre elles n’aurait osé prendre auparavant. Les stipulations du traité étaient importantes en elles-mêmes : il ouvrait quatre nouveaux ports et accordait le droit de navigation à vapeur sur les fleuves et canaux y donnant accès ; il concédait aux étrangers voyageant dans l’intérieur pour y faire des achats ou transporter à destination des marchandises importées, la faculté de louer des locaux afin d’y entreposer les marchandises sans avoir à payer aucune taxe ; enfin, « les sujets japonais, y était-il dit (et par suite, en vertu de la clause de la nation la plus favorisée, tous les autres étrangers), auront la liberté d’établir des manufactures de toute espèce dans les villes et ports ouverts de la Chine et d’importer en Chine toutes sortes de machines moyennant le paiement d’un droit de douane fixé. Les articles manufacturés par les sujets japonais sur le territoire chinois seront, en ce qui concerne les taxes intérieures et de transit, les droits, charges et impôts de toute sorte, et en ce qui concerne également les facilités d’entrepôt et de magasinage dans l’intérieur, assimilés aux articles importés par les étrangers en Chine, et jouiront des mêmes privilèges. » C’étaient là de grandes concessions, puisqu’elles permettaient de produire, sinon sur l’ensemble du territoire chinois, du moins dans les ports ouverts, suivant les méthodes occidentales, et qu’elles étendaient, en outre, le rayon du commerce en autorisant les étrangers à acheter, vendre et entreposer des marchandises non plus seulement en quelques ports, mais sur tous les points de la Chine où ils le voudraient. Si, de plus, les stipulations des traités relatives aux passes de transit affranchissant de toute taxe intérieure les marchandises en provenance ou à destination de l’étranger étaient respectées, c’était, en dépit du mauvais état des communications, un vaste champ nouveau ouvert au commerce extérieur jusque-là confiné dans le voisinage des ports ; une très grande expansion devait nécessairement en résulter.
On aurait pu cependant opposer deux objections aux espérances que faisait naître le traité de Shimonosaki : la première, c’est que bien des concessions déjà accordées par la Chine