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décrire ici. Quant à ce qui est spécialement de la torsion, « elle a pour effet de donner au fil la solidité et la résistance voulues, tout en lui conservant l’intégralité de son élasticité ; si elle est insuffisante, le fil sera sans consistance, et il y aura rupture ; si elle est trop forte, au contraire, le fil deviendra sec et cassant. Il faut, pour obtenir un bon fil, fort et suffisamment élastique, se tenir dans les limites moyennes de la torsion[1]. » La torsion s’opère d’ailleurs à toutes les phases de la fabrication, ainsi que les doublages, qui se pratiquent en nombre d’autant plus considérable que l’on veut obtenir un fil plus parfait.

Restent les opérations accessoires ou complémentaires : l’emballage, le vaporisage[2], le dévidage, l’empaquetage. En somme, la préparation et la fabrication se décomposent en sept temps ou sept mouvemens :

1° Mélange du coton ;
2° Division des fibres et nettoyage par l’« ouvrage » et le « battage ; »
3° Nettoyage et confection de nappes par le cardage ;
4° Parallélisation des fibres et transformation des nappes en rubans par l’étirage ;
5° Régularisation du ruban par le peignage ;
6° Première torsion par les bancs à broches ;
7° Etirage, torsion et confection du fil par le filage.

Voilà le travail : voici maintenant l’ouvrier.


II

Les deux premiers exemples sont pris dans la région du Nord et dans la même ville de cette région, Armentières. L’usine

  1. Dupont, Filature du coton, p. 185 et suivantes. — Je profite de cette occasion pour signaler deux très intéressans ouvrages de M. Paul Dupont, en collaboration, l’un : Filature du coton, avec M. J. B. Haeffelé ; l’autre : Tissage mécanique, avec M. V. Schlumberger.
  2. « C’est l’opération qui consiste à exposer les fils à la vapeur d’eau ou à l’action de certains gaz, le gaz d’éclairage, par exemple. De même que le coton brut, les filés absorbent des quantités d’eau variables ; de plus, le filage demande une certaine humidité de la matière travaillée. Avec, les énormes vitesses données aux broches des métiers, il se produit par la ventilation une véritable dessiccation des fibres et il est impossible d’employer tout de suite les filés sans leur avoir rendu une certaine proportion d’eau. » On le fait par le vaporisage. Jules Houdoy, ouvr. cité, p. 247.