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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 27.djvu/328

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sujets qui furent l’objet de débats et de rapports adoptés par la réunion. Tait s’arrangea, contre l’avis de plusieurs de ses collègues, pour introduire après coup, dans les délibérations, les deux questions du rituel et de la confession. Il se flattait qu’une manifestation d’opinion émanant d’une aussi imposante assemblée lui donnerait la force de surmonter les difficultés au milieu desquelles il se sentait de plus en plus embarrassé. Sur la première question, il obtint assez facilement que la conférence exprimât l’avis « qu’aucun changement à un rituel d’usage ancien ne devait être fait contrairement à l’admonition de l’évêque. » Sur la confession, les choses allèrent moins facilement ; le primat, cependant, triompha des oppositions et fit voter une résolution dont la rédaction un peu confuse témoignait sans doute de la difficulté où l’on avait été de concilier des opinions divergentes, mais qui, dans son ensemble, n’en paraissait pas moins s’inspirer de la déclaration. par laquelle les évêques d’Angleterre avaient condamné, en 1873, la confession telle que la pratiquaient les Ritualistes[1].

Pusey en fut fort ému. La conduite que lui et ses amis avaient suivie, depuis de longues années, en matière de confession, était-elle ainsi censurée ? « Agir contre ce qui semble être le sentiment d’une centaine d’évêques, disait-il, est chose difficile… Un acte comme celui de ces évêques eût fait sortir le cher J. H. N.[2]hors de l’Eglise d’Angleterre, s’il n’en était sorti auparavant. » Après avoir vainement essayé, par lettre privée, d’obtenir du primat une explication satisfaisante des ambiguïtés de la résolution votée par la conférence, il se décida, en septembre 1878, à lui adresser une lettre publique, qu’il intitula : « La Confession habituelle non découragée par la Résolution qu’a acceptée la Conférence de Lambeth. » Dans cet écrit, il exposait qu’il recevait habituellement les confessions depuis trente-cinq ans, et qu’il désirait savoir s’il était censuré par la Résolution ; il déclarait ne pouvoir le croire, quelque embarras que lui causât l’ambiguïté des termes ; il terminait par ces mots : « Rien ne satisfera l’esprit puritain, si ce n’est notre extirpation ; mais, de même que la confession a commencé dans le renouveau de ferveur qui a été l’œuvre du Saint-Esprit dans ce siècle, de même elle croîtra avec la croissance de cette ferveur. Cela peut

  1. Life of Pusey, t. IV, p. 310 à 312 ; Life of Tait, t. II, p. 413, 414.
  2. Newman.