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être dirigé, cela ne peut être étouffé. » Aucun évêque ne répondit à cette mise en demeure. « Nos évêques, écrivait à ce propos Pusey, semblent paralysés par notre « presbyterianisant » archevêque de Canterbury. Pas un ne souille mot, pour adoucir la Déclaration de ces cent évêques à Lambeth. Cependant aucun n’a fait objection à ma façon de « minimiser » leurs paroles, el, de cela, je leur suis reconnaissant… J’ai bon espoir d’avoir ainsi empêché quelques âmes tendres de quitter notre Communion, hors de laquelle l’archevêque Tait les eût fait sortir[1]. »

En somme, la Résolution de la conférence ne donna qu’une satisfaction platonique aux sentimens des adversaires de la confession. Celle-ci continua, en fait, à se pratiquer et à se développer, comme auparavant, dans une partie de l’Eglise anglicane. La Résolution eut-elle plus d’effet en ce qui concernait le rituel ? Tait essaya de s’en servir pour obtenir, de la Convocation de la province de Canterbury, ce à quoi jusqu’alors elle s’était refusée. À la suite des travaux de la Commission royale d’enquête sur les rubriques, nommée en 1867, la Convocation avait été autorisée en 1872, par la Royal Letter of business, à délibérer sur les changemens désirables dans les rubriques du Prayer Book, « spécialement en ce qui concernait les ornemens et les vêtemens. » On se rappelle en effet que, d’après la lettre de ces rubriques, ces ornemens et vêtemens devaient être tels qu’ils avaient été spécifiés dans la seconde année du règne d’Édouard VI. C’est sur ce texte que s’appuyaient les Ritualistes. Les cours de justice l’avaient déclaré caduc et avaient fait prévaloir l’usage contraire. Toutefois une prescription si formelle paraissait gênante aux adversaires des Ritualistes, et ils désiraient vivement que la Convocation en proposât la modification. D’autre part, les High churchmen, dans les meetings de l’E. C. U. et ailleurs, protestaient hautement contre toute altération de ce genre. Leur protestation avait été entendue de la Chambre basse de la Convocation qui avait persévéramment repoussé toutes les propositions de modification adoptées par la Chambre haute[2]. C’est cette résistance que Tait, au printemps de 1879, entreprit de vaincre, en s’appuyant sur le sentiment exprimé par la conférence de Lambeth. Une première proposition qu’il fit adopter par la Chambre haute de la Convocation de la province de

  1. Life of Pusey, t. IV, p. 312 à 315.
  2. Life of Tait, t. II, p. 277 à 281. History of the E. C. U., p. 166 à 168.