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Canterbury, fut rejetée, dans la Chambre basse, à la forte majorité de 63 voix contre 13. Il ne se découragea pas, revint à la charge avec une proposition transactionnelle plus modeste, et pesa tellement sur l’assemblée que celle-ci se résigna à la voter par 39 voix contre 24. Cette proposition laissait intacte la rubrique à laquelle elle ajoutait seulement ces mots : « jusqu’à ce que de nouvelles prescriptions aient été établies par l’autorité légale. » Elle spécifiait, comme minimum obligatoire du costume, le surplis. l’étole et le chaperon, mais n’excluait pas les autres vêtemens, pourvu que l’évêque du diocèse ne les eût pas interdits par un monitoire formel. Ces déclarations furent insérées dans le rapport adressé au gouvernement, en réponse à la Letter of business[1]. Tait tâcha de se persuader qu’il avait ainsi fait œuvre efficace pour l’écrasement du Ritualisme, et il s’épancha, dans son journal, en actions de grâces à Dieu[2]. Au fond, le vote était loin d’avoir tranché nettement la question ; il n’était qu’un avis n’ayant, pour le moment, aucune force exécutoire. Le Conseil de l’E. C. U., après examen, fit observer que la Convocation n’avait pas adopté l’interprétation du Conseil privé, qu’elle laissait subsister la rubrique des ornemens, et que son avis se bornait à proposer que cette rubrique fût facultative au lieu d’être obligatoire. Aussi continuait-il à protester plus hautement que jamais contre toute altération du Prayer Book, déclarant que ce serait un suicide[3]. Peu après, dans la Convocation de la province d’York, la Chambre basse se refusait, par 25 voix contre 20, à modifier la rubrique[4].


VII

Pendant que Tait tâchait, vainement, de mettre fin, par des manifestations épiscopales, au trouble qu’il avait eu l’imprudence de susciter, la Church Association, imperturbablement agressive, poussait, avec plus d’âpreté que jamais, sa campagne de procès. Entre tous, elle continuait à s’acharner contre le Rev. Mackonochie, que son ardeur, son indomptable obstination, son action sur les âmes désignaient particulièrement à l’animosité des

  1. Life of Tait, t. II. p. 415 à 419. History of the E. C. U., p. 214 à 218.
  2. Ibid., t. II, p. 419.
  3. History of the E. C. U., p. 218.
  4. Ibid.