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La région méditerranéenne, de Port-Vendres à Menton, avait été refaite ainsi que les côtes de Corse, à la suite du levé des côtes de Tunisie. En 1897, on entama les abords de Brest dont la reconnaissance fut poursuivie presque sans interruption de Molènes au Raz de Sein. Elle fut terminée en 1902. Elle se continue actuellement par celle des abords de Lorient.

Naturellement, les nouvelles reconnaissances hydrographiques bénéficient des perfectionnemens que la transformation de l’outillage maritime permet d’apporter aux procédés de Beau-temps-Beaupré. Les principes et les méthodes générales restent les mêmes ; seule l’exécution diffère.

C’est ainsi que les sondes ne pouvaient se faire autrefois que dans des embarcations à rames ; de là une grande lenteur d’exécution, et surtout une grande irrégularité dans le travail, les embarcations à rames ne pouvant guère lutter contre une brise et du clapotis un peu forts. On se sert aujourd’hui, — pas assez cependant, — de canots à vapeur ; les embarcations à avirons, — canots ou baleinières, — sont réservées pour les recherches dangereuses autour des roches ou dans les passes délicates.

L’emploi d’embarcations à vapeur permet de couvrir de sondes une superficie donnée dans un temps plus restreint et d’une façon plus régulière, de sorte que les cartes nouvelles ne présentent plus ces blancs énormes que l’on trouve dans les précédentes ; elles offrent donc à l’œil un aspect plus satisfaisant qui montre aussi que le champ sous-marin a été exploré d’une façon plus méthodique.

Mais il ne suffit pas, pour avoir une carte complète, de couvrir de sondes un espace déterminé. On n’a ainsi que le relief général du sol sous-marin. Dans les pays à fonds plats, dans les rivières, on peut s’en contenter ; mais dans les régions rocheuses, il n’en est pas de même. Une tête de roche, dangereuse pour la navigation, peut échapper aux sondes régulières ; il suffit qu’elle soit située dans l’intervalle compris entre deux des routes suivies en sondant (ce qu’on appelle en argot d’hydrographe des lignes de sondes). Or, si rapprochées que soient ces ligues, — et il est difficile de les serrer, en mer, à plus de 40 ou 50 mètres, — une roche isolée d’un diamètre inférieur peut se trouver entre deux d’entre elles et constituer ainsi un danger redoutable pour la navigation.

La recherche des roches isolées qui ne découvrent pas à