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passant, que les concours, quels qu’ils soient, ne sont profitables et ne peuvent aboutir que si l’industrie au profit de laquelle ils sont organisés est arrivée à la fin de sa période de gestation : par méconnaissance de cette règle, les concours de navigation aérienne institués à l’Exposition de Saint-Louis n’ont donné aucun résultat ; au contraire, pour avoir su l’appliquer, P. Giffard et M. de Dion se sont acquis des titres sérieux à la reconnaissance de l’industrie automobiliste.

Nos lecteurs voudront bien admettre qu’il est impossible, ici, de passer en revue toutes les courses organisées depuis la naissance de l’industrie automobiliste, tant en France qu’à l’étranger. Rappelons, cependant, les plus célèbres : d’abord la course du Petit Journal, celle de Paris-Bordeaux, dont les conséquences ont été examinées plus haut ; puis la course Paris-Berlin (1er : Fournier), la course Paris-Vienne (1er : Marcel Renault), la trop fameuse course Paris-Madrid (1er : Gabriel) et, enfin, car l’automobile a envahi les cinq parties du monde, tout dernièrement la course Delhi-Bombay. Rappelons encore que la Coupe Gordon-Bennett, gagnée successivement par Charron et Girardot, puis par l’Anglais Edge et l’Allemand Jenatzy, a été ramenée en France, l’année dernière, et gagnée cette année encore par Théry, avec un moteur Richard-Brasier.

Toutefois l’étonnante prospérité de l’industrie automobiliste ne doit pas nous faire prendre le change et nous laisser croire que l’on approche de la perfection.

Il est certain qu’il importerait, d’augmenter encore la souplesse que l’on est parvenu à donner actuellement au moteur à pétrole, de façon à améliorer son rendement économique et permettre la suppression de l’organe compliqué, encombrant et alourdissant des changemens de vitesse. (On pourrait sans doute y arriver avec des moteurs relativement puissans, agencés de façon à permettre de n’employer, dans la marche en palier, qu’une partie de la puissance totale disponible.) Il y aurait lieu, aussi, de chercher un carburateur vraiment automatique. L’emploi du pétrole lourd comme carburant s’indique de lui-même. Il est indiscutable que l’on devrait chercher à rendre automatique la mise en marche du moteur, et, par-dessus tout, il est évident que le rendement des moteurs actuellement employés, ainsi que celui des véhicules qu’ils actionnent, est d’une insuffisance notoire.