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Le rendement propre d’un moteur à pétrole, c’est-à-dire le rapport de l’énergie que rend son arbre à l’énergie fournie au moteur devrait être d’au moins 20 pour 100 : en réalité il ne dépasse pas 17 pour 100, résultat déjà peu satisfaisant, on l’avouera. Mais les organes de transmission d’une voiture à pétrole absorbant au moins 50 pour 100 de l’énergie disponible sur l’arbre du moteur, le rendement définitif de ces sortes de véhicules, c’est-à-dire le rapport de l’énergie utilisée à la jante des roues à celle fournie par le mélange explosif au moteur atteint, en fin de compte, 8 pour 100 au plus. Pour les électromobiles, les résultats sont encore moins brillans : si la transmission n’absorbe plus que les 30 pour 100, peut-être moins encore, de l’énergie fournie à l’arbre du moteur, en revanche il faut tenir compte des pertes dues à la première dynamo (celle qui sert à charger les accumulateurs) puis aux accumulateurs eux-mêmes et, enfin, à la seconde dynamo qu’ils mettent en mouvement. On arrive ainsi, suivant la nature du moteur qui actionne la première dynamo, à des rendemens compris entre 4 et 8 pour 100 au plus. Comme le fait observer M. G. Lavergne, le gaspillage d’énergie, 92 à 96 pour 100, qu’indiquent ces chiffres, est vraiment déplorable et bien fait pour rappeler à une sage modestie nos ingénieurs modernes, parfois si fiers de leurs œuvres.

Il n’y a pas lieu, cependant, de trop s’émouvoir, car le remplacement probable des moteurs à pétrole actuels par des moteurs à explosion spontanée, tels que le Diesel, nous permet d’entrevoir, un jour, des rendemens : pour le moteur, de 25 à 30 pour 100, pour la voiture, de 12 à 15, peut-être 20 pour 100. Et, en ce qui concerne les électromobiles, qui nous dit qu’à défaut d’un électromoteur reposant sur quelque principe absolument insoupçonné à cette heure, on ne finira pas par trouver la pile légère universellement souhaitée ? En attendant, le nouvel accumulateur Jeantaud, avec sa capacité et son voltage de 80 pour 100 et de 5 pour 100 plus considérables que ceux de tous les accumulateurs actuellement employés, doit, évidemment, être considéré comme un progrès des plus sensibles. N’importe ! il est encore trop lourd et, d’ailleurs, il ne faut pas oublier que la facilité de recharge est, peut-être, plus importante que la légèreté.

On peut, aussi, légitimement espérer que, bientôt, les formules empiriques sur lesquelles, faute de mieux, on se base, à