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4. Cette masse de biens sera déclarée exempte de toute taxe, et de toute action politique du gouvernement. J’approuve l’exemption des taxes, mais des explications sont nécessaires en ce qui concerne l’immunité de toute action politique du gouvernement. Que signifie cette clause ? On ne pourrait en aucune manière permettre que tel ou tel territoire devînt un lieu d’asile pour les délinquans, et fût soustrait aux mesures de police, de justice et d’hygiène, etc.
5. Une égale inviolabilité est accordée au Conclave en temps de vacance du Siège, et au Camerlingue et Chefs d’ordre qui représentent le Pontife avant que le Conclave se réunisse. J’approuve : de plus, en fait de conclave, je proposerais l’abolition du veto exercé par certains États.
6. Il sera très libre (sarà liberissimo) au Pontife d’expédier canoniquement les légats, nonces et autres ministres, lesquels seront reconnus inviolables, tant qu’ils ne se départiront pas notoirement de leur mission ecclésiastique. J’approuve en ce qui concerne notre État, et dans les limites des coutumes diplomatiques.
7. A tous les chrétiens indistinctement sera consenti pour affaires ecclésiastiques l’accès le plus libre au Pontife. J’approuve même pour les non-chrétiens sous [réserve de] l’observation des lois de l’État ; la résidence du Pape ne pourra servir d’asile aux délinquans, ni de notre pays, ni d’un autre.
8. Les dispositions ci-dessus feront partie des lois fondamentales du royaume, et seront regardées comme le résultat d’un traité bilatéral en compensation de la renonciation à l’exercice et à la possession du domaine temporel. J’approuve.
9. En cas de difficulté, pourrait même être invoquée la garantie des puissances catholiques. J’accepte bons offices ou médiation, mais je ne puis admettre ni garantie ni aucun lien semblable qui puisse donner prétexte à conflits ou à intervention étrangère.

Cette première partie des propositions de Pantaleoni, qui forme la première annexe à la lettre du 28 novembre 1860, vise les relations en général du royaume d’Italie ayant Rome pour capitale avec l’Église catholique, universelle, avec la Papauté ayant elle aussi son siège à Rome. La seconde s’occupe des rapports particuliers entre l’État italien et l’Église en Italie, indépendamment de la question romaine (si quelque chose ici en peut être indépendant, puisque tout lui est subordonné).