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médications psychiques aura ses indications et ses contre-indications qui ne sont pas celles de l’autre. Les objections faites à l’une ne s’appliqueront plus à l’autre et réciproquement.

En d’autres termes, le psychisme ne formant pas un tout indivisible, la psychothérapie ne doit pas être considérée comme un bloc insécable. C’est pour avoir méconnu cette distinction que les contemporains sont tombés, sur ces questions, dans des discussions si confuses et si stériles.

Ainsi l’action sur la volonté et sur le moi supérieur est toute différente dans ces deux méthodes thérapeutiques : la psychothérapie inférieure agissant sur le polygone désagrégé aide plutôt à la disjonction des deux psychismes, tandis que la psychothérapie supérieure fortifie l’unité des psychismes, développe la volonté et accroît l’action et l’influence du moi supérieur.

On comprend donc à la fois les enthousiasmes de Berillon, de Binet et de bien d’autres et les vives critiques de Duprat, de Wundt, etc. Les deux appréciations d’apparence contradictoire s’adressent bien, l’une et l’autre, à la psychothérapie ; mais elles ne s’adressent pas à la même psychothérapie.

En réalité, on peut, avec la psychothérapie, obtenir des effets contradictoires et en apparence inconciliables à condition de distinguer deux thérapeutiques psychiques absolument différentes dans leur point de départ, leur mode d’application et leurs effets sur l’organisme.

Tout est confusion en psychothérapie si on ne fait pas cette distinction ; tout devient clair et assez simple si on la fait.

Voilà l’idée que je voudrais démontrer en étudiant successivement et rapidement chacune de ces deux psychothérapies : la psychothérapie inférieure et la psychothérapie supérieure.


II

On fait de la psychothérapie inférieure toutes les fois que, par des moyens psychiques, on s’efforce d’agir uniquement et exclusivement sur le psychisme inférieur du sujet.

Or, dans l’état normal du sujet, on IIG peut pas discerner son psychisme inférieur, dont le fonctionnement est nitrique dans celui du psychisme supérieur. Donc, pour pouvoir faire de la psychothérapie inférieure, il faut d’abord dissocier les deux