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de culture » qu’un terrain de lutte. Ils ont trop d’affection et pas assez de fermeté pour faciliter, souvent même pour permettre, cette cure psychothérapique qui est souvent très dure.

Le milieu social ordinaire du malade renferme, lui aussi, le plus souvent des élémens qui ont causé ou qui entretiennent la névrose.

De plus, pour mener à bonne fin une cure de ce genre, il faut un médecin très assidu, qui ait le temps d’entreprendre et de suivre la cure, de s’y intéresser et de la mener à bonne fin. Je ne parle pas de la compétence et de l’éducation spéciales ; mais le temps matériel manque au médecin ordinaire pour faire utilement de la psychothérapie.

De tout cela découle la légitimité de la prescription, si souvent faite, de l’isolement du malade et de son traitement dans un établissement spécial de neurothérapie.

Déjerine et ses élèves ont montré tout le parti qu’on peut tirer de l’application de ces principes au traitement hospitalier des névrosés.


Il me semble que ce trop long exposé apporte une preuve de plus de l’utilité de la distinction entre les psychismes, supérieur et inférieur. Cette distinction n’apparaît plus comme une subtilité théorique de psychophysiologie. C’est une question vitale de thérapeutique pratique.

Un dernier exemple me permettra de souligner encore en terminant la différence qu’il y a entre les deux psychothérapies, les indications et les contre-indications respectives de ces deux thérapeutiques, en les montrant, à côté et en face l’une de l’autre, dans la lutte contre un de nos plus grands fléaux sociaux, l’alcoolisme et la toxicomanie.

Divers auteurs (Lloyd Tuckey, Tokarsky, Arie de Jong, Stadelmann, Berillon) demandent à l’hypnotisme la guérison de l’impulsion qui porte le sujet à boire (dipsomanie) ou à s’empoisonner (morphinomanie, etc). On obtient en effet de bons résultats dans un certain nombre de cas.

Mais il faut bien comprendre le mécanisme de ces succès psychothérapiques.

Il ne faut pas croire que, par la suggestion, on fasse la « rééducation systématique de la volonté » (Berillon) de l’ivrogne ou qu’on augmente sa « faculté de vouloir » (Lloyd Tuckey). On