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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.



30 septembre.


L’entente s’est faite enfin entre l’Allemagne et la France au sujet du Maroc : il était temps, car la longueur des négociations commençait à énerver et même à inquiéter l’opinion. On ne comprenait pas qu’il fallût tant de semaines et tant de mois pour se mettre d’accord sur un petit nombre de points qui semblaient très simples, et nous avouons ne pas le comprendre encore. Mais enfin tout est bien qui finit bien : et tout a bien fini, puisqu’on nous a donné satisfaction en ce qui concerne l’organisation de la police sur la frontière algérienne. Là, en effet, était la pierre d’achoppement vraiment dangereuse entre l’Allemagne et nous. On l’a compris à Berlin, et la difficulté a été écartée. Dans l’avenir comme autrefois, la police de la frontière ne regardera que le Maroc et nous. La conférence n’aura donc pas à s’en occuper A partir du moment où il en a été décidé ainsi, une détente immédiate s’est produite et l’accord a suivi. Nul ne s’en réjouit plus que nous.

Notre droit était d’ailleurs évident, et il avait été reconnu par l’Allemagne elle-même. On se rappelle les lettres du 8 juillet dernier, échangées entre les deux gouvernemens, en vue de fixer les principes communs de leur politique : « souveraineté et indépendance du Sultan ; intégrité de son empire ; liberté économique, sans aucune inégalité ; utilité de réformes de police et de réformes financières dont l’introduction serait fixée pour une courte durée par voie d’accord international ; reconnaissance de la situation faite à la France au Maroc par la contiguïté, sur une vaste étendue, de l’Algérie et de l’Empire chérifien, et par les relations particulières qui en résultent entre les deux pays limitrophes, ainsi que par l’intérêt spécial qui s’ensuit pour la France à ce que l’ordre règne au Maroc. » Quoi de