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mais le pays entier. Il présente au Parlement les bills concernant l’Empire et soumet à la signature royale les décrets portant nomination aux grands emplois.

J’ai entendu dire souvent que le Conseil supérieur des Indes se montre rebelle au progrès, aux innovations utiles, et trop disposé à maintenir la routine où la plupart de ses membres se sont enlizés pendant leur longue carrière, enfin qu’il est, par essence, laudator temporis acti. Jusqu’à quel point ces griefs sont-ils fondés ? je ne me permettrai pas de l’apprécier ; mais ce dont je suis très convaincu, c’est qu’on trouverait difficilement assemblée plus compétente, plus éclairée, plus capable de suivre avec persévérance une ligne politique et administrative bien arrêtée.

Ainsi se développent, dans une harmonie remarquable, les grandes lignes du vaste édifice construit sur les ruines de l’empire mogol et des conquêtes de Dupleix. Son architecture est, à la fois, savante et simple. Néanmoins, aucun de ceux qui l’ont examiné de très près n’oserait affirmer qu’il serait, le cas échéant, capable de résister à de violens assauts. Pourquoi ? Parce qu’il a été construit avec des matériaux hétérogènes et qu’il a peut-être été mal cimenté par des ouvriers d’origines différentes, auxquels faisait défaut l’esprit de solidarité.


PAUL MIMANDE.