Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 30.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Locrienne, « qu’à son brusque début, on l’a pu prendre pour un fragment. » Et il ajoute : « mais André aime ces entrées en matière imprévues, dramatiques. » Ce qu’il dit de « cette perle retrouvée, » il l’eût pu dire de vingt autres. Becq de Fouquières (il est vrai qu’il n’avait pas eu, moins heureux que Sainte-Beuve, la joie de parcourir les manuscrits) s’y est maintes fois mépris et a classé parmi les fragmens plus d’un petit poème achevé.

A un examen attentif, il est aisé de s’y reconnaître. Chénier fait toujours précéder où suivre le fragment d’une ou deux lignes de points ou du mot intercal… Lorsque le poème ne porte aucune de ces indications et que le dernier, vers est suivi d’un léger paraphe qui le clôt, il peut être considéré comme complet. Le poète l’aurait-il un jour développé ou introduit dans quelque composition plus vaste ?


III. IDYLLES MARINES. — C’est le poète lui-même qui m’a fourni ce joli titre (Βουκ εἰναλ).

Toutes les observations qui n’ont pas trait au classement ont été reportées aux Notes et Variantes.


IV. LES DIEUX ET LES HEROS. — Pour tous les petits poèmes, morceaux et fragmens de cette série et des suivantes, il a été adopté une méthode de classement invariable, à la fois logique et typographique, qui semble, quelque factice qu’elle soit, la plus ingénieuse et la seule plausible.

Le titre du poème est imprimé en capitales rouges. Celui des morceaux de moindre importance qui s’y rattachent, en capitales noires d’un plus, petit caractère. Enfin, les fragmens qui ont paru avoir avec le sujet principal quelque rapport qui permît de les en rapprocher, sont séparés entre eux par de grands blancs.


V. NYMPHES ET SATYRES. — Dans Nymphes et Satyres et dans le Faune, je crois avoir présenté sous leur vrai jour, en les groupant comme en un cadre ou une vitrine, ces vers épars, ces fragmens délicieux. On dirait d’une de ces frises qui tournent, rouges sur un fond noir, autour de la panse vernie d’un vase grec peint par Euphronios, ou de petits bronzes antiques à la patine d’émail vert, ou plutôt de l’un de ces dessins savans et voluptueux que Prud’hon, l’André Chénier de la peinture,