une source de complications avec les belligérans. A part cela, les mouvemens des navires de guerre des pays qui ne possèdent pas de stations navales sur les grandes routes maritimes, les relâches, le ravitaillement, tout cela devient matière à discussion et à controverse, et risque toujours d’élargir encore la zone des hostilités. La diplomatie peut réussir avec de la bonne volonté et de l’équité à écarter quelquefois ce danger, mais on ressent de toutes parts le besoin d’une réglementation internationale plus complète de toutes ces questions, ainsi que de tant d’autres qui tiennent encore plus intimement à la guerre.
C’est cette nécessité généralement reconnue qui a inspiré aux initiateurs de la seconde Conférence de La Haye l’idée de convoquer encore une fois les gouvernemens pour une œuvre de paix et d’humanité. Il y a, d’ailleurs, encore bien des points à retoucher dans la Convention de 1899, laquelle, ayant fait ses preuves et révélé ses avantages, a montré aussi quelques lacunes et imperfections qui doivent être comblées ou corrigées.
Autant l’idée de supprimer la guerre et de la rendre impossible est illusoire, autant est digne d’attention et de reconnaissance toute tentative sincère des gouvernemens pour en écarter les prétextes et adoucir les effets.
La seconde Conférence de La Haye dont on prépare la réunion mérite donc toutes les sympathies des peuples, tandis que les gouvernemens doivent y apporter, avec la conscience de leurs intérêts particuliers, le respect de ceux des autres, et chercher surtout à faire aboutir des accords qui soient acceptables pour tous.
C’est dans cette idée que l’opinion publique doit applaudir à la réunion projetée et y voir un effort nouveau de la diplomatie internationale pour répondre aux vœux qui s’expriment de toutes parts en faveur de la solution pacifique des différends entre pays civilisés.
Ces différends surgiront toujours, de même qu’il y aura toujours des querelles et des procès entre particuliers.
Les philosophes de la paix eux-mêmes ne croient pas que la concorde et l’amour ; puissent régner dans ce monde et présider aux relations entre les peuples. Un des plus optimistes d’entre eux, le professeur L. Stein de Berne, dans un